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DAPHNÉ, botanique

Les trois daphnés (thyméléacées) les plus répandus, le bois gentil (Daphne mezereum L.), la lauréole (D. laureola L.), le garou (D. gnidium L.), et les autres espèces européennes, sont des plantes très vénéneuses. Ils renferment une résine âcre, irritante (même après séchage prolongé), toxique, la mézéréine, et un hétéroside, le daphnoside, qui serait inoffensif. Les fruits, souvent rouges, attirent les enfants et ont causé des empoisonnements mortels. Même en cas d'intoxication passagère, des suites sont à redouter : inflammations gastrique et intestinale, néphrite. Les médecins des siècles passés ont prescrit les daphnés en usage interne comme purgatifs drastiques, dépuratifs et antisyphilitiques, non sans mal pour les patients. La pratique populaire s'en est beaucoup servi en usage externe comme vésicants et dérivatifs. Dans les Charentes, autrefois, on pensait protéger les enfants contre toutes les maladies du jeune âge en introduisant un fragment d'écorce de garou dans le lobe d'une de leurs oreilles. La causticité du remède produisait un écoulement séreux jugé très bénéfique. Les fruits des daphnés entraient dans les appâts destinés aux loups et aux renards, ou encore dans les mélanges d'herbes servant à endormir le poisson.

— Pierre LIEUTAGHI

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  • THYMÉLÉALES

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    Le bois-gentil, appelé aussi bois-joli (Daphne mezereum), est un arbuste fort apprécié, qui symbolise l'arrivée du printemps : en effet, au mois de mars, la partie supérieure de ses rameaux s'entoure d'un manchon de fleurs roses – que surmonte le bourgeon végétatif –, alors que les feuilles, oblongues...