ACEMOĞLU DARON (1967- )

Un économiste quasi universel

En un sens, l’octroi du Nobel n’a fait que confirmer la réputation d’Acemoğlu comme économiste quasiment universel. D’une part, la variété de ses recherches l’a rendu incontournable au sein du monde académique, même si certains arguent que sa contribution est parfois quelque peu superficielle et plus liée à des travaux antérieurs qu’il ne le reconnaît. D’autre part, les économistes l’ont massivement référencé : juste avant le Nobel, Acemoğlu était le deuxième économiste le plus cité par ses pairs selon le classement RePec. Enfin, l’intellectuel dispense ses avis sur quantité de questions présentes dans le débat public, allant de la politique américaine à la trajectoire de la Chine et du climat aux inégalités.

Acemoğlu continue à s’investir dans la recherche et le débat sur les technologies. Dans un livre coécrit avec Simon Johnson, son collègue du MIT, Power and Progress (2023), il voit dans celles-ci « le levier le plus important du progrès humain », mais souligne que leurs effets positifs ultimes dépendent en grande partie des modalités de leur contrôle et donc, encore et toujours, des institutions. Cette thèse trouve certainement à s’appliquer au défi que représente le développement de l’intelligence artificielle.