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NIVEN DAVID (1910-1983)

À la fois « officier et gentleman », David Niven incarna, tout au long de ses quelque quatre-vingts films, cette touch of class qui fit de lui l'homme d'un seul registre, d'autant que son physique, au fil des ans, ne changea guère. Longtemps cantonné dans les figures d'officier supérieur, David Niven, qui traverse chacun de ses films avec la même désinvolture, s'oriente à partir de sa prestation de gentleman-cambrioleur dans La Panthère rose de Blake Edwards (1964), aux côtés de Peter Sellers, vers la comédie où son humour anglais fait merveille.

David Niven est né le 1er mars (1910) à Kirriemuir, en Écosse, d'un père écossais, lieutenant de l'armée britannique, et d'une mère d'origine normande, qui épousera en secondes noces un politicien anglais. Élève turbulent, plusieurs fois renvoyé, et placé par son autoritaire beau-père dans des écoles privées dont il ne gardera pas toujours un bon souvenir, David Niven entre à dix-neuf ans à l'Académie militaire de Sandhurst dont il sortira pour aller servir deux ans à Malte. Il démissionne en 1931 pour rejoindre le Canada, où il exerce divers métiers avant de débarquer à Hollywood où le bureau des figurants le classe comme « type anglo-saxon » avec le matricule 2008.

Il doit à son sens des mondanités et à son charme en société l'obtention de ses premiers vrais rôles, dans La Charge de la brigade légère, de Michael Curtiz (1936) ou Le Prisonnier de Zenda, de John Cromwell et W. S. Van Dyke (1937), films dans lesquels les studios hollywoodiens savent déjà utiliser son allure si particulièrement britannique. Il est sous contrat pour sept ans avec Samuel Goldwyn qui l'a remarqué dans Quatre Hommes et une prière de John Ford (1938), l'un des vingt-trois films qu'il tourne entre 1936 et 1939, et qui lui confiera le rôle d'Edgar, l'époux malheureux de l'héroïne des Hauts de Hurlevent de William Wyler (1939) ; celui-ci, à son tour, lui donne le rôle titre de Raffles (1939). Lorsque la guerre éclate, David Niven rejoint l'Angleterre et son armée, débarque en Normandie, fait la campagne d'Allemagne et devient colonel avant d'être décoré par le général Eisenhower de la médaille du mérite de l'American Legion ! De retour à Hollywood, en avril 1946, après six années d'absence, il retrouve peu à peu ses rôles d'officier britannique et se distingue dans des films à costumes historiques (L'Inspiratrice magnifique, de Frank Borzage ; La Grande Révolte, d'Anthony Kimmins ; Le Chevalier de Londres, de Michael Powell...) pour connaître enfin, dans les années 1950, une célébrité internationale.

On retiendra plus volontiers sa rencontre avec William Holden, sous la direction d'Otto Preminger (La lune était bleue, 1953), son interprétation de Phileas Fogg (Le Tour du monde en quatre-vingts jours, de Michael Anderson, 1956), ses comédies légères (comme le trio qu'il forme avec Ava Gardner et Stewart Granger dans La Petite Hutte de Mark Robson, 1956) ou l'un de ses rares drames psychologiques d'envergure (Bonjour tristesse, d'après le roman de Françoise Sagan, sous la direction d'Otto Preminger, avec Jean Seberg, 1957). Après Les Canons de Navarone de J. Lee Thompson (1961) et son rôle de diplomate anglais dans Les Cinquante-Cinq Jours de Pékin de Nicholas Ray (1963), il n'apparaît plus guère que dans des comédies.

— Vincent TOLEDANO

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