OÏSTRAKH DAVID (1908-1974)
La seconde moitié du xxe siècle est le théâtre de modifications spectaculaires dans les grandes écoles de virtuosité. Ainsi, le violon, qui avait trouvé dans l'école franco-belge une série de maîtres incontestés, va chercher à l'Est un nouveau souffle. Déjà, le grand Joseph Joachim avait révélé un style et une technique hérités du monde tzigane, qui ouvrirent de nouveaux horizons. Mais, après la Seconde Guerre mondiale, l'arrivée en masse des jeunes violonistes soviétiques dans les salles de concert et les concours internationaux, révèle qu'en U.R.S.S. est née une nouvelle école de violon qui doit bouleverser nombre de données acquises. Et le maître incontesté de cette école s'affirme être David Oïstrakh.
Une nouvelle ère
Né à Odessa, en Ukraine, le 30 septembre (nouveau style ; 17 septembre, ancien style) 1908, David Feodorovitch Oïstrakh fait ses études musicales au conservatoire de sa ville natale et travaille avec Piotr Solomonovitch Stoliarski – qui formera également, en partie, Nathan Milstein. En 1925, ses études achevées, il est engagé comme premier violon dans l'Orchestre symphonique d'Odessa. Cinq ans plus tard, il remporte le premier prix de violon du concours panukrainien et, en 1935, triomphe à Moscou en obtenant le premier prix fédéral soviétique. Hors des frontières de son pays, il se classe deuxième derrière Ginette Neveu au concours Henryk-Wieniawski à Varsovie (1935) et premier au concours Eugène-Ysäye à Bruxelles (1937). En 1934, il est nommé professeur au conservatoire Tchaïkovski de Moscou, titulaire d'une classe de violon qu'il ne quittera plus, formant pendant quarante ans l'élite des virtuoses soviétiques. Parmi ses disciples : son fils, Igor Oïstrakh, Viktor Pikaisen, Gidon Kremer, Oleg Kagan et Liana Issakadze.
De nombreuses distinctions ont couronné l'activité de David Oïstrakh : il a obtenu le prix Staline en 1942 et a été décoré de l'ordre de Lénine. Malgré plusieurs accidents cardiaques, il n'a jamais voulu interrompre ses tournées, et c'est au lendemain d'un concert avec l'Orchestre du Concertgebouw qu'il est terrassé à Amsterdam, le 24 octobre 1974.
David Oïstrakh a joué sur de nombreux Stradivarius, parmi lesquels le Comtesse Fontana de 1702, qu’il avait acquis en 1953, et le Marsick de 1705.
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Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
Classification
Média
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