WEISS DAVID (1947-2012)
Plasticien suisse, David Weiss réalisa en tandem avec Peter Fischli, des films, des livres d'art, des sculptures, des photographies et des installations vidéo marquées par l'humour et l'absurde.
Né en 1946 à Zurich (Suisse), David Weiss suit une formation de sculpteur aux Beaux-Arts de Zurich puis de Bâle. Sa collaboration artistique avec Peter Fischli, sous le nom de Fischli/Weiss, commence avec la Série des « Saucisses » (Wurstserie, 1979), une série de photographies loufoques de défilés de mode et d'accidents de la route qui ont la charcuterie pour matière première.
Au début des années 1980, Fischli et Weiss entreprennent la réalisation de Soudain, cette vue d'ensemble (Plötzlich diese Ubersicht), une série de deux cents minuscules figurines faites d'argile représentant des saynètes qui évoquent aussi bien le banal et le quotidien que des épisodes historiques et des héros de fiction. Ils reproduisent fidèlement des répliques d'objets de leur atelier, fabriquées artificiellement en polyuréthane sculpté et peint, de taille réelle (1992-2000).
Les objets du quotidien sont détournés pour être présentés de manière insolite et étrange. Dans la série de photographies intitulée Un après-midi tranquille (Stiller Nachmittag, 1984-1985), les deux artistes mettent en scène des objets empilés (chaises, chaussures, bouteilles, etc.) dans un équilibre improbable, aux titres loufoques entre récit et allégorie. Fait avec humour, ce défi aux lois de la gravité met en évidence le très fragile instant qui précède la chute. C'est cette instabilité qui sera mise en scène dans le film expérimental Le Cours des choses (Der Lauf der Dinge, 1987). Cette vidéo de 30 minutes présente un parcours d'objets de rebut qui perdent l'équilibre, prennent feu, roulent et se déchirent provoquant une réaction en chaîne de 40 mètres de longueur. Présentée lors de la Documenta de Kassel, cette vidéo permettra la reconnaissance au niveau international du duo Fischli/Weiss.
Dans les vidéos La Moindre Résistance (1981) et Le Droit Chemin (1983), les artistes revêtent des costumes de rat et de panda, incarnant avec dérision les archétypes de la pensée et de la vie contemporaine à travers une enquête policière dans le monde de l'art pour le premier, une parodie de film moralisateur dans les Alpes suisses pour le second.
À la biennale de Venise en 2003, ils obtiennent le lion d'or avec Projection de questions, une installation qui permet de projeter au mur un millier de questions métaphysiques ou anecdotiques envisagées sous l'angle de l'humour.
Leur œuvre a fait l'objet de plusieurs expositions, dont la rétrospective présentée en 2007 au Kunsthaus de Zurich, à la Tate Modern de Londres et au musée d'Art moderne de la Ville de Paris.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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