DAVID (env. 1000 av. J.-C.)
David dans la tradition islamique
Maintes surates du Coran traitent de David, transcrivant certaines traditions non recueillies par les sources écrites juives (ainsi l'invention par David de la cotte de mailles, les entretiens de David avec les anges, la division de la semaine en jours de prière, de jugement, de prédication, d'affaires, de jeûne...). Dans son livre Prairies d'or, Mas'ūdī évoque au Moyen Âge le miḥrāb Dā'ūd, l'oratoire de David (actuelle tour de David à Jérusalem). Le sanctuaire de Nébī Dā'ūd (actuel tombeau de David) devint pèlerinage musulman au xvie siècle. Une mosquée, enfin, fut édifiée sur l'emplacement supposé du tribunal de David. Une secte kurde, dite des davidiens (au nord de Bagdad), considère David comme le plus important des prophètes.
La critique biblique met en doute l'épisode de Goliath (dont la mort est attribuée à Elḥanan, II Sam., xxi, 19) et l'onction de David par Samuel (I Sam., xvi), qui ne pouvait échapper à la police du roi Saül. Faut-il admettre que David créa un royaume unifié ou qu'il réunit en sa personne, et autour de ses titres militaires, religieux, nobiliaires, des unités politiques distinctes ? On analyse dans cette optique, les morceaux narratifs uniques dans la littérature historique du Proche Orient antique préservés dans I Sam. xviii-xxvi et II Sam. x-xx.
Traditionnellement attribués à David, les Psaumes auraient été composés plusieurs siècles après sa mort, selon la critique du xixe siècle. Mais on sait maintenant, grâce aux analogies relevées avec d'autres littératures du Moyen-Orient antique, que le fond du recueil remonte à David (au moins les soixante-quatorze psaumes qui portent son nom). Certains psaumes évoquant l'exil de Babylone, par exemple (LXXXVII), sont cependant postérieurs au ve siècle avant J.-C.
Enfin, la signification de la promesse divine à David est au cœur du débat entre Israël et la chrétienté : le règne du Messie est-il promis dans les cieux ou sur la terre ? Du Talmud (Roš ha Šana, 25 a) au folklore hébreu moderne, Israël voit en David son roi (« David, roi d'Israël, vit et existe ») et en Dieu le roi du Monde.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Gérard NAHON : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)
Classification
Médias
Autres références
-
BETHSABÉE
- Écrit par André PAUL
- 172 mots
Nom de la femme d'Urie le Hittite (en hébreu : beth-shéba, « fille du serment ») ; elle devint l'épouse de David à la suite de son rapt et du meurtre de son mari par le roi (II Samuel, xi). Son premier enfant mourut ; le second, Salomon, succéda à son père et devint roi à la place...
-
CHRONIQUES LIVRES DES
- Écrit par André PAUL
- 768 mots
Tel un écho de ce que fut avant l'Exil la tâche du deutéronomiste, l'œuvre de l'auteur du Livre biblique des Chroniques s'affirme après l'Exil dans une manifestation théologique et littéraire aux tendances particulières et constantes. On la désigne du nom de sa première partie, les Livres I et II...
-
JÉRUSALEM
- Écrit par Alain DIECKHOFF et Gérard NAHON
- 6 868 mots
- 10 médias
Les fouilles établissent que la « cité de David » fut fondée à l'époque cananéenne au début de l'Âge du bronze, qu'elle fut pourvue d'un rempart au Bronze moyen et d'édifices monumentaux avant la conquête de David. Il est question, dans la Genèse, de la ville de... -
JOAB (mort en 970 av. J.-C. env.)
- Écrit par André PAUL
- 197 mots
- Afficher les 13 références