DAYAK
Les Dayak forment la population indigène de Bornéo, divisée en environ 450 groupes ethniques. La population de l'île se range en deux grandes catégories : les peuples de la côte, où prédominent les Malais et qui comprennent également des peuples venus d'autres parties de l'Indonésie (Bougi des îles Célèbes, Javanais...) et des immigrants chinois ; les populations indigènes des montagnes de l'intérieur, qui sont considérées comme un rameau protomalais.
Parmi les groupements dayak les plus importants, on peut citer les Kajan et les Kenyah, du centre et de l'est de Bornéo, les Ngadju du sud de Bornéo, les Dayak du sud-ouest de l'île, les Iban ou Dayak, de la mer à Sarawak. Au début du xxie siècle, le nombre des Dayak de Bornéo serait de plus de 4 millions.
À l'exception des Punan, peuple nomade des zones reculées de l'intérieur, la plupart des tribus dayak présentent un certain nombre de caractères communs. Les villages comprennent trois ou quatre maisons communes qui peuvent abriter chacune jusqu'à une centaine de personnes ; ils sont généralement installés sur les crêtes et dominent des cours d'eau. La filiation est établie à la fois selon les lignes paternelle et maternelle. La famille constitue l'unité sociopolitique de base, et les enfants restent avec leurs parents jusqu'au mariage. En général, un jeune homme cherche une épouse hors de son village et va résider dans la communauté de la jeune fille. Chez les Iban et chez les Dayak de la terre, les différences de statut sont absentes. Les Kajan et les Kenyah distinguent au contraire trois strates dans la société : la plus élevée est constituée par la famille et par les proches parents des chefs de village, la plus basse par les captifs de guerre et d'autres groupes qui, pour des raisons diverses, sont peu considérés.
En général, l'économie de subsistance des Dayak repose sur le ladang, culture sur brûlis du riz de montagne ; ils cultivent maintenant du tabac, différents légumes et exploitent les produits forestiers. Ils ne pratiquent ni le tissage ni la poterie.
Leurs langues appartiennent toutes à la section indonésienne de la famille austro-asiatique (malayo-polynésien). Ils n'ont pas d'écriture. Les Dayak de l'intérieur n'ont pas subi l'influence de la civilisation indienne ou islamique que l'on trouve sur les côtes. Leurs croyances religieuses, animistes et polythéistes, restent très développées et complexes. Autrefois sévissaient les guerres tribales, dont la chasse aux têtes constituaient l'un des aspects majeurs.
Si le nom de Dayak de la mer est toujours officiellement en usage, il est impropre, car les Iban sont avant tout des populations des rivières et des collines dont l'économie est fondée sur la culture du riz.
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Écrit par
- Roger MEUNIER : chargé de cours à l'université de Paris-VIII, assistant de recherche à l'École pratique des hautes études
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