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DE L'ESPRIT DES VILLES (exposition)

La ville de Nancy, qui a fêté le quatrième centenaire de la naissance de Jacques Callot en 1992, puis en 2000 le centenaire de l'Art nouveau, dont l'École de Nancy fut l'un des foyers les plus fertiles, mise à l'évidence, dans le cadre de sa politique de développement culturel et de communication, sur ce type de rendez-vous qui permet à la fois de faire le point sur des recherches savantes et d'offrir au public de spectaculaires redécouvertes, à travers des expositions de qualité et une programmation culturelle en rapport.

Nancy 2005, le temps des Lumières s'inscrivait dans cette ligne. Étalée sur une année entière, cette célébration prenait appui sur le 250e anniversaire de l'un des grands chefs-d'œuvre de l'art rocaille, la place Stanislas, inaugurée en 1755 par Stanislas Leszczyńki, roi détrôné de Pologne, devenu duc de Lorraine et de Bar par la volonté de son gendre, le roi Louis XV. Quatre grands thèmes structuraient un très riche programme d'expositions, animations urbaines, commandes publiques, spectacles et concerts : la Lorraine, les villes, l'Europe des idées, de la culture, des sciences et des techniques, enfin l'universalisme, dans le souci d'aller « du proche au lointain, de Nancy aux cultures non occidentales, du singulier à l'universel, de l'histoire à l'actualité ».

L'expositionDe l'esprit des villes. Nancy et l'Europe urbaine au siècle des Lumières, 1720-1770,présentée au musée des Beaux-Arts,était un moment majeur de ce rendez-vous. Inaugurée avec la réouverture de la place Stanislas, rénovée pour l'occasion, elle a reçu du ministère de la Culture le label d'intérêt national. Du 7 mai au 22 août, elle a accueilli près de quarante-huit mille visiteurs, et son catalogue a été rapidement épuisé.

Construite par l'architecte Emmanuel Héré, ornée des célèbres grilles de fer forgé et doré de Jean Lamour, la place Stanislas s'inscrit dans un site classé par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité. La célébration de cet ensemble architectural et décoratif exceptionnel constituait un excellent point d'appui pour une exposition qui visait à mettre en valeur les progrès accomplis au siècle des Lumières par les pouvoirs publics, les architectes et les ingénieurs dans l'aménagement des villes, avec un double souci d'embellissement et de commodité – visées identifiées par Vitruve et redécouvertes à la Renaissance.

Si le xviie siècle a souvent libéré la ville du carcan des enceintes médiévales et créé des places conçues comme des ensembles architecturaux homogènes, c'est la première moitié du xviiie siècle qui voit s'affirmer l'idée d'une organisation rationnelle de l'espace urbain. À cette époque, à travers l'Europe, cette évolution se traduit par l'aménagement de places royales ou marchandes, de bâtiments civils (hôtels de ville, théâtres, fontaines, etc.) et religieux, de promenades, et par des travaux de destruction et de reconstruction qui transforment définitivement l'aspect des villes.

De l'esprit des villes, riche de 185 œuvres et documents issus de collections publiques en France et à l'étranger, se déployait à travers une dizaine de salles illustrant « Le Paris de Louis XIV », « L'Europe des places royales », « Nancy au xviiie siècle », « Les Villes-Résidences », « La Ville en mouvement », « Le Cabinet de plans », « Le Monument dans la ville », « La Ville des loisirs », « De la destruction », ainsi que « Retour à l'Antiquité, retour à Rome ? »

De ce parcours jalonné de plans, dessins et maquettes d'architecture, peintures et objets d'art, on peut retenir quelques idées-forces. Tout d'abord, à partir des exemples parisiens que[...]

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