DE TOUMAÏ À SAPIENS, LA RUÉE VERS L'HOMME (exposition)
À l'occasion du bicentenaire de la naissance du naturaliste anglais Charles Robert Darwin (1809-1882) et des 150 ans de sa publication de l'Origine des espèces (1859) mais aussi des 200 ans de la Philosophie zoologique (1809) du Français Jean-Baptiste de Monet de Lamarck (1744-1829), la Cité des sciences et de l'industrie a présenté, du 12 février au 18 octobre 2009, en partenariat avec le Muséum national d'histoire naturelle de Paris, une exposition sur les origines de l'homme intitulée De Toumaï à Sapiens, la ruée vers l'homme. Cette manifestation a pris une dimension nationale puisqu'elle a également été exposée en régions, grâce à un partenariat avec quatorze musées (les musées d'histoire naturelle d'Aix-en-Provence, d'Auxerre, de Besançon, de Bourges, de Blois, de Chartres, de Clermont-Ferrand, de Dijon, de Marseille, de Nantes et d'Orléans, le musée Cuvier de Montbéliard, l'Agropolis Museum de Montpellier et le Jardin des sciences d'Aix-en-Provence) dont chacun a apporté sa touche personnelle.
Organisée en quatre thématiques (correspondant aux quatre chapitres de cet article), cette exposition intègre les nombreuses découvertes effectuées depuis 1974 – année de la mise au jour, en Éthiopie, de la fameuse Lucy (Australopithecus afarensis) par les Français Yves Coppens et Maurice Taieb, et l'Américain Donald Johanson, venant apporter de précieux renseignements sur les origines de l'homme. Provenant aussi bien d'Afrique, d'Asie ou d'Europe, ces nouveaux ancêtres de l'homme (groupe des Hominidés) y sont présentés grâce à des textes, des films documentaires, des interviews de scientifiques et des moulages. Deux reconstitutions grandeur nature de l'homme de Néandertal et de la « Dame de Flores », réalisées par Élisabeth Daynès, permettent aux visiteurs de se trouver face à face avec ces hommes préhistoriques.
Si les « cousins » les plus proches de l'homme sont les grands singes africains, le moment de la divergence entre ces deux lignées reste inconnu. Jusqu'au début des années 2000, la majorité des généticiens le situaient autour de 5 millions d'années (Ma). Mais les découvertes d'Orrorin tugenensis, en 2000, âgé de quelque 6 Ma, de Sahelanthropus tchadensis (plus connu sous le nom de Toumaï), daté à quelque 7 Ma, et d'Ardipithecus kadabba, en 2001, de 5,8 à 5,2 Ma, ont permis de repousser à plus de 7 Ma cette divergence. Si les fossiles d'hominidés, pour cette période ancienne, sont rares et se limitent à ces trois spécimens, ils sont beaucoup plus nombreux entre 4 et 1 Ma en Afrique, avec plus d'une douzaine d'espèces connues, dont celle de Lucy. Les premiers hommes (genre Homo) apparaissent vers 2,5 Ma, en Afrique de l'Est et du Sud avec Homo habilis et Homo rudolfensis. Ils seront les artisans des premiers outils lithiques (culture dite oldowayenne). Leurs descendants quitteront le berceau africain pour coloniser l'Ancien Monde. Les premières traces de leur présence sont attestées dès 1,9 Ma en Asie (Homoerectus), 1,8 Ma en Géorgie (au porte de l'Europe avec Homo georgicus) et, enfin, 1,2 Ma en Espagne (Homo antecessor). L'Europe sera habitée pendant plus de 250 000 ans par l'un des plus mythiques de nos ancêtres, l'homme de Néandertal (Homo neanderthalensis), qui disparaît il y a quelque 30 000 ans pour une raison encore inconnue. Enfin, notre espèce, l'homme moderne (Homo sapiens), a aussi une origine africaine. Les plus anciens fossiles ont été découverts en Éthiopie et sont datés de 195 000 ans. Puis cet homme moderne a colonisé l'Europe il y a quelque 40 000 ans et est à l'origine de différentes cultures qui sont connues par leurs représentations artistiques (peintures et gravures pariétales).
Pour mieux connaître[...]
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Écrit par
- Dominique GOMMERY : directeur de recherche au CNRS
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