- 1. Reprendre pied en France : un défi
- 2. Tiraillements stratégiques
- 3. Le choix de la Normandie
- 4. Une planification minutieuse
- 5. La stratégie allemande
- 6. Trois années de guerre des nerfs
- 7. Le 6 juin
- 8. Course de vitesse et bombardements massifs
- 9. La bataille de Normandie
- 10. Mémoire, tourisme et commémorations
- 11. Bibliographie
DÉBARQUEMENT ET BATAILLE DE NORMANDIE
Une planification minutieuse
Une fois pris l’engagement auprès de Staline de débarquer en France au printemps de 1944, Churchill et Roosevelt désignèrent les responsables de cette opération (nom de code Overlord). Les États-Unis devant, à terme, fournir la majorité des effectifs engagés sur le continent, le général Dwight D. Eisenhower fut désigné commandant suprême. Ses principaux subordonnés étaient britanniques : Arthur Tedder (adjoint), Bernard Montgomery (responsable des forces terrestres), Trafford Leigh-Mallory (forces aériennes) et Bertram Ramsay (forces navales). Désigné sous le vocable de SHAEF (Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force), l’état-major interarmées et interallié consacra l’aboutissement d’un processus d’intégration des échelons de commandement britanniques et états-uniens qui avait débuté en Méditerranée.
Le mandat officiellement reçu par Eisenhower le 12 février 1944 lui enjoignait de procéder à « la libération de l’Europe des Allemands ». À cette fin, il lui fallait « entrer sur le continent européen et, en collaboration avec les autres Nations unies, entreprendre des opérations visant le cœur de l’Allemagne et la destruction de ses forces armées ».
En étudiant les plans du COSSAC, Eisenhower et Montgomery tombèrent d’accord pour accroître les moyens engagés pour l’attaque et élargir la zone d’assaut initiale en débarquant des forces supplémentaires à la base du Cotentin. Cet accroissement de forces contraignit le commandement allié à reporter d’un mois l’assaut, initialement prévu au début de mai 1944, afin de disposer de péniches de débarquement supplémentaires.
La date fut fixée en fonction d’une combinaison de critères précis qui restreignaient le choix à quelques jours par mois. La flotte devait traverser la Manche sous le couvert de la nuit pour arriver au large des côtes normandes avant l’aube. Débarquer à mi-marée montante faciliterait alors la neutralisation des obstacles disposés sur l’estran. De son côté, l’avant-garde aéroportée avait besoin d’une nuit de pleine lune pour opérer. Avec cela, les conditions maritimes et météorologiques devaient être propices (mer calme, vent faible, bonne visibilité). Prévu le 5 juin, l’assaut fut ainsi retardé au mardi 6, pour profiter d’une relative accalmie entre deux systèmes dépressionnaires.
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Écrit par
- Jean-Luc LELEU : historien au CNRS, Maison de la recherche en sciences humaines, université de Caen-Normandie
Classification
Médias