Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MEYER DEBBIE (1952- )

L' Américaine Debbie Meyer fut, en 1968 à Mexico, la première nageuse à remporter trois médailles d'or olympiques à titre individuel lors d'une même édition des Jeux.

Deborah Elizabeth Meyer est née le 14 août 1952 à Haddonfield (New Jersey). Comme l'enfant souffre d'asthme, ses parents pensent qu'un climat plus clément serait propice à son épanouissement ; la famille part donc s'installer près de Sacramento, en Californie. Debbie pratique la natation et se forme auprès de l'entraîneur de l'équipe olympique américaine, Sherman Chavoor. Celui-ci est un adepte de la préparation sur de longues distances pour la nage libre, car il estime qu'« avaler » les kilomètres permet d'acquérir l'endurance, mais aussi la puissance qui permet de se distinguer dans les épreuves de sprint. Debbie se soumet à cette préparation et devient assez vite une très bonne nageuse de demi-fond.

Le 9 juillet 1967, elle établit son premier record du monde : nageant le 800 mètres en 9 min 35,8 s, elle améliore le record détenu depuis 1964 par sa compatriote Sharon Finneran (9 min 36,9 s). Mais elle se révèle vraiment trois semaines plus tard, à l'occasion des Jeux panaméricains organisés à Winnipeg (Manitoba, Canada). Cette jeune fille de quinze ans, solitaire et qui semble parfois un peu triste, remporte le 400 mètres et le 800 mètres en battant à chaque fois le record du monde : dans le 400 mètres, elle améliore nettement le record établi au début du mois de juillet par sa compatriote Pam Kruse (4 min 32,6 s, contre 4 min 36,4 s) ; dans le 800 mètres, elle retranche près de 13 secondes à sa récente performance, nageant la distance en 9 min 22,9 s.

Durant les épreuves de sélection pour les jeux Olympiques de Mexico, organisées en août 1968, Debbie Meyer bat les records du monde du 400 mètres (4 min 24,5 s), du 800 mètres (9 min 10,4 s), mais aussi du 200 mètres (2 min 6,7 s), une distance qu'elle peut ajouter à son répertoire grâce au travail effectué avec Sherman Chavoor. À Mexico, l'adolescente disputera donc trois épreuves de nage libre. Néanmoins, ces victoires annoncées semblent remises en cause : en arrivant à Mexico, elle souffre d'une infection gastrique que seuls des médicaments considérés comme « produits dopants » pourraient soigner efficacement et rapidement ; elle refuse donc d'absorber ces substances ; le mal s'estompera peu à peu. Le 20 octobre, Debbie Meyer, bien que légèrement diminuée, remporte facilement le 400 mètres : elle nage la distance en 4 min 31,8 s, un temps qui lui suffit pour devancer nettement sa compatriote Linda Gustavson (4 min 35,5 s). Trois jours plus tard, elle remporte le 200 mètres, une nouvelle épreuve olympique : elle s'impose en 2 min 10,5 s, mais a dû s'employer pour devancer ses compatriotes Jan Henne (2 min 11,0 s) et Jane Barkman (2 min 11,2 s). Le lendemain, semble-t-il cette fois totalement remise, elle réalise une démonstration dans le 800 mètres, augmentant tel un métronome son avance sur ses rivales au fil des longueurs de bassin : elle gagne l'épreuve en 9 min 24,0 s, loin devant Pam Kruse (9 min 35,7 s). Debbie Meyer, adolescente à la ligne harmonieuse et aux joues pleines, est la reine de la piscine Francisco-Márquez à Mexico. Ses performances olympiques lui valent de recevoir en 1968 le trophée James E. Sullivan, lequel récompense le meilleur sportif amateur américain de l'année.

Debbie Meyer continue de nager pendant deux années encore, battant deux records du monde : le 17 août 1969, elle nage le 1 500 mètres en 17 min 19,9 s (sur cette distance, elle aura fait progresser le record du monde de près d'une minute en deux ans) ; le 20 août 1970, elle porte le record du monde du 400 mètres à 4 min 24,3 s. En trois années d'une carrière éclair à laquelle[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification