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DÉBUTS DE LA CHIRURGIE À CŒUR OUVERT

Les premières opérations cardiaques, pratiquées surtout depuis 1935, n'abordaient que les lésions des enveloppes cardiaques et des gros vaisseaux adjacents. Elles ne permettaient pas la cure de la majorité des affections cardiaques (malformations congénitales, grosses lésions des valves).

Essayée en 1954 par Walton Lillehei, la circulation croisée permit de faire avec succès des interventions à cœur ouvert pour traiter les communications anormales entre les deux ventricules. Une telle méthode était effectivement simple, car elle demandait de conduire le sang veineux de l'opéré dans le corps d'une autre personne, d'un groupe compatible de façon à lui faire parcourir, en s'y oxygénant, le circuit pulmonaire avant de revenir chez le patient. Mais cette méthode était risquée.

Un jeune interne de Lillehei, Richard De Wall, imagina alors en 1955 un oxygénateur très simple, bientôt amélioré par l'industrie, qui commercialisa des pompes et des oxygénateurs dotés d'un échangeur thermique, permettant soit de maintenir la température à la normale, soit de l'abaisser pour créer une temporaire hypothermie protectrice.

Grâce à ces appareils, Lillehei et ses collègues chirurgiens à travers le monde purent accéder à l'intérieur du cœur, traiter avec précision les lésions les plus graves, ou pratiquer des pontages aorto- coronariens.

Finalement, dès 1960, un élève de Lillehei, Norman Shumway, mit au point la méthode de l'arrêt cardiaque, autorisant ainsi une chirurgie très fine et très précise, encore appliquée actuellement, même si d'autres tendances apparaissent (ne pas arrêter le cœur, pratiquer une chirurgie mini-invasive aidée de robotique et de vidéo-contrôle).

— Christian CABROL

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