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DÉCALCIFICATION

Ce terme imprécis et très souvent « galvaudé » désigne une diminution de la minéralisation osseuse. On ne l'emploie guère dans le langage médical, car il est trop général, alors que tous les efforts tendent à préciser la nature et la cause des « décalcifications du squelette ». Pour plus de clarté, on distinguera les décalcifications en formes généralisées, qui évoquent des maladies diffuses, métaboliques ou tumorales, des formes localisées où interviennent plutôt des facteurs locaux.

Les décalcifications généralisées sont d'origine métabolique ou tumorale.

Parmi les premières, on distingue :

L'ostéoporose, qui correspond à un ralentissement de la formation osseuse concernant chacun d'entre nous au cours de la vie, pour aboutir à une perte osseuse parfois importante appelée ostéoporose de la sénescence. Des facteurs aggravants interviennent : la ménopause, qui fait que les femmes, à âge égal, sont plus « décalcifiées » que les hommes, l'ovariectomie non corrigée, les hypersécrétions cortico-surrénaliennes (maladie de Cushing) ou les traitements cortisoniques, l'hyperthyroïdie, l'immobilisation prolongée, etc. L'ostéoporose peut être prévenue par les traitements hormonaux et traitée par le fluor, le calcium et la vitamine D.

L'ostéomalacie, qui est une maladie osseuse liée à une impossibilité de calcification de la trame protéique par manque des éléments minéraux constitutifs de l'os : calcium ou phosphore. Plus rare que l'ostéoporose, l'ostéomalacie est une maladie de carence due à une malabsorption du calcium (dans laquelle l'hypovitaminose D intervient), à une perte rénale du phosphore ou exceptionnellement à une inhibition du dépôt des cristaux sur l'os par l'aluminium ou le fer.

L'hyperparathyroïdie, due à une hypersécrétion de parathormone, s'accompagne d'une hypercalcémie et, lorsqu'elle évolue longtemps, tend à déminéraliser le squelette par excès d'ostéoclastose. Le traitement consiste à enlever l'adénome parathyroïdien responsable de la grande majorité de ces états.

En ce qui concerne les secondes, à savoir les ostéopathies tumorales, elles constituent un groupe très différent : il s'agit soit de métastases ostéolytiques diffuses, comme en réalise le cancer du sein, soit de rares formes « décalcifiantes diffuses » du myélome, qui semblent mettre en jeu des intermédiaires chimiques de l'ostéolyse, comme les osteoclast activating factors.

Les décalcifications localisées appartiennent à la pathologie tumorale ou à des altérations de la vascularisation osseuse.

Les ostéopathies tumorales sont ici représentées par les métastases ostéolytiques de grand volume (sein, rein) qui sont rarement dépistées de nos jours à ce stade tardif.

Les dysfonctionnements vasculaires de l'os sont avant tout les « algo-dystrophies réflexes » qui peuvent toucher tout un membre à la suite d'un traumatisme ou d'une neuropathie. La Calcitonine semble un des meilleurs traitements disponibles.

Enfin, insistons sur l'abus fréquent du terme de « décalcification » dû à des interprétations trop rapides de clichés radiologiques et à qui on prête trop souvent des douleurs et des signes neuro-psychiques de tout autre nature.

— Jean-Paul CAMUS

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Écrit par

  • : professeur de rhumatologie à l'université de Paris-VI-Pierre-et Marie-Curie

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