DÉCHIFFRAGE DU GÉNOME NÉANDERTALIEN
Longtemps, les chercheurs travaillant sur l'évolution récente de l'homme n'ont eu à leur disposition que des objets matériels qui se conservent relativement bien : squelettes, constructions, poteries, outils, restes alimentaires, ou encore peintures et gravures. L'accès au patrimoine génétique (le génome) des hommes préhistoriques paraissait impossible. Pourt ant, l'amélioration constante des techniques de manipulation de l'ADN a permis, en 2010, de reconstituer le génome complet d'un homme de Néandertal.
On a ensuite pu comparer ce génome à celui d'un grand nombre d'humains vivant actuellement dans la plupart des régions du monde, ainsi qu'à celui d'autres hommes fossiles. Cette comparaison a permis de montrer que, contrairement à ce qu'on pensait, les hommes de Néandertal ont non seulement cohabité avec l'homme actuel (Homo sapiens), mais que certains de leurs représentants respectifs se sont reproduits entre eux il y a quelques dizaines de milliers d'années : l'homme actuel contient ainsi quelques pour-cent de gènes typiquement néandertaliens, qui contribuent activement à notre génome et donc à nos caractéristiques. Ces brassages génétiques seraient survenus en Asie Mineure, lieu de passage obligé entre l'Afrique et l'Eurasie.
Depuis 2010, les génomes complets de plusieurs néandertaliens d’origines diverses et d’autres hommes fossiles ont été déterminés. Ainsi, les moyens les plus modernes de la biologie moléculaire contribuent-ils à renouveler la compréhension de la préhistoire récente des migrations humaines et de la manière dont le génome des populations d’hommes actuels s'est progressivement construit.
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
Classification
Média