DÉCOUVERTE D'HYDROCARBURES EN MER DU NORD
La mer du Nord est divisée en cinq secteurs biens distincts qui appartiennent respectivement au Royaume-Uni, à la Norvège, au Danemark, aux Pays Bas et à l'Allemagne. Les zones britannique et norvégienne concentrent à elles seules 90 p. 100 des réserves pétrolières et gazières de la région.
L'intérêt des compagnies pétrolières pour la mer du Nord a débuté avec la découverte, en 1959, dans la zone côtière de Groningue (Pays-Bas), d'un très important champ de gaz. La prospection offshore, qui se développe dans les années 1960, enregistre ses premiers succès réels dans la partie méridionale de la zone britannique. Deux champs gaziers de taille moyenne, dénommés West Sole (78 milliards de mètres cubes de réserves) et Viking South (35 milliards de mètres cubes), y sont ainsi découverts en 1965 et mis en production, respectivement, en 1967 et 1973.
Le pétrole sera trouvé plus au nord, avec les deux découvertes majeures que constituent les champs d'Ekofisk, au large de la Norvège, en 1969, et de Forties, sur le plateau continental du Royaume-Uni, en 1970. À cette époque, l'exploration pétrolière en mer du Nord présente un intérêt limité. En effet, les pays européens s'approvisionnent principalement au Moyen-Orient – où les gisements sont faciles d'accès et peu coûteux à exploiter – et les tensions sur le pétrole en termes de prix, de ressources disponibles et de géopolitique ne sont pas encore d'actualité.
Avec les chocs pétroliers de 1973 et 1979, la nécessité de diversifier les zones d'approvisionnement se fait pressante. L'effort d'exploration s'intensifie avec une série de découvertes majeures au cours des années 1970 et 1980 telles que Brent au Royaume-Uni, Statfjord et Troll (gisement géant de gaz) en Norvège. La production pétrolière de la mer du Nord s'élève à 1 million de barils par jour (Mb/j) en 1977 puis 2 Mb/j en 1979, pour atteindre un maximum de 6,4 Mb/j en 2000, niveau qui a constitué, le « pic de production » pour cette zone. Depuis lors, la production a diminué ; elle est de l’ordre de 3 Mb/j en 2012, dont 1,9 Mb/j en Norvège et 0,9 Mb/j au Royaume-Uni.
Afin de faire face au déclin de la production pétrolière, le Royaume-Uni et la Norvège mettent en œuvre des politiques fiscales pour encourager l'exploration pétrolière dans leurs secteurs respectifs. La Norvège espère ainsi stabiliser sa production au moins jusqu’en 2025. Dans le domaine gazier, ces deux pays connaissent des destins différents : la production décline rapidement depuis 2000 au Royaume-Uni alors que celle de la Norvège a plus que doublé depuis cette même date. Comme pour le pétrole, une stabilisation est attendue d’ici à 2020 dans ce dernier pays.
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Écrit par
- Bernard BENSAID : ingénieur économiste
- Guy MAISONNIER : ingénieur économiste, analyste technico-économique du secteur énergétique, Institut français du pétrole-énergies nouvelles
Classification
Média