DÉCOUVERTE DES QUASARS
Les premières cartes radio du ciel, élaborées dans les années 1950 et 1960, montrent que, en dehors des sources radio appartenant à notre Galaxie et d'objets identifiés à d'autres galaxies, il existe des sources de petit diamètre apparent qui coïncident avec des objets d'apparence stellaire. Les spectres de deux de ces objets – 3C 48 et 3C 273 (48e et 273e sources dans le catalogue de Cambridge) – ne ressemblent cependant à rien de connu, et notamment pas à un spectre d'étoile. Il faudra attendre 1963 pour que l'astronome américain Maarten Schmidt réalise que le spectre de 3C 273 est en fait celui de l'atome d'hydrogène ionisé, mais dont les longueurs d'onde sont décalées vers le rouge de 15,8 p. 100 par rapport aux mesures de laboratoire. Il présente ses conclusions dans un article, « 3C 273 : a Star-Like Object with Large Red-Shift », publié dans la revue Nature le 16 mars 1963. Peu après, le spectre de 3C 48 sera interprété de la même manière, par Jesse L. Greenstein et Thomas A. Matthews. Un décalage systématique vers le rouge ne pouvant être dû qu'à l'expansion de l'Univers, on a donc affaire, d'après la loi de Hubble qui lie le décalage spectral à la distance, à des objets extrêmement éloignés et extraordinairement lumineux. Des études ultérieures montreront que ces quasars (contraction de quasi-stellar radio sources : sources radio quasi-stellaires) sont des noyaux de galaxie particulièrement actifs. Leur découverte va bouleverser notre connaissance de l'Univers : les quasars deviennent les objets les plus brillants et les plus lointains, dans le temps et dans l'espace, jamais observés.
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Écrit par
- James LEQUEUX : astronome émérite à l'Observatoire de Paris
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