DÉCRYPTAGE DU CODE GÉNÉTIQUE
Au début des années 1960, l'Américain Marshall W. Nirenberg découvre que l'addition d'un acide ribonucléique messager (ARNm) constitué uniquement d'uridine (U, un des quatre nucléotides) à un extrait bactérien suffit à déclencher la synthèse d'une protéine composée uniquement de phénylalanine. Tout se passe donc comme si la suite de trois nucléotides (appelée codon) UUU codait pour la phénylalanine. Grâce à la méthode de synthèse d'ARNm composé de bases différentes, inventée par Har Gobind Khorana, il devint possible d'établir la table de correspondance entre les 64 codons potentiels (43) et les 20 acides aminés universellement répandus dans le monde vivant. C'est ce que firent les laboratoires de Marshall Nirenberg et de l'Espagnol Severo Ochoa (1905-1993), qui travaillait aux États-Unis. En 1966, le décryptage du code génétique est achevé. Alors que de nombreux chercheurs pensaient que la forme de l'ADN déterminait la nature des protéines produites par un gène, leur travail consacre l'apport de la théorie de l'information – dont provient la notion de « code » – à la biologie moléculaire. Nirenberg et Khorana seront récompensés, avec Robert Holley, par le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1968.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Nicolas CHEVASSUS-au-LOUIS : docteur en biologie, journaliste
Classification
Média