DÉFICIENCES MENTALES
Troubles apparentés aux déficiences mentales
Inhibitions intellectuelles
Les inhibitions intellectuelles consistent en la non-utilisation par le sujet de compétences intellectuelles normalement développées. De telles inhibitions se produisent dans plusieurs circonstances. On peut les classer en quatre types différents.
L'inhibition transitoire sous l'effet d'un état de panique – incendie, naufrage, action de guerre par exemple – au cours duquel le sujet agit sans son discernement habituel. La mémoire collective a longtemps gardé le souvenir du comportement de la foule des visiteurs lors de l'incendie du bazar de la Charité, le 4 mai 1897. Beaucoup plus près de nous, les mêmes phénomènes d'inhibition se sont reproduits lors des attentats du 11 septembre 2001 et après le tsunami du 26 décembre 2004.
L'inhibition consécutive à la perte d'un être aimé : dans ces conditions, toute l'activité de pensée est occupée par le travail de deuil, et demeure indisponible pour tout autre activité. Le travail de deuil est une activité normale et importante de la pensée, qui permet de surmonter la douleur psychique relative à la perte d'une personne chère. Sa durée est variable, de l'ordre de plusieurs mois à une année. Ce n'est pas une maladie, mais un processus d'adaptation psychologique.
L'inhibition névrotique, lorsque par le jeu des associations d'idées propre au sujet, les processus cognitifs sont fortement liés à des situations anxiogènes. Dans ces cas, il n'y a pas d'altération cognitive, mais la mise en œuvre des processus cognitifs déclenche des crises d'angoisse que le sujet apprend vite à éviter. Les formes les plus graves peuvent s'inscrire dans le cadre d'une organisation névrotique de la personnalité.
Enfin l'inhibition psychotique est d'une toute autre nature. Dans ces cas, l'espace de conscience du sujet est envahi par les symptômes du processus psychotique : les idées délirantes et les hallucination, et il ne demeure aucun espace de mémoire disponible pour penser.
Le traitement de ces inhibitions intellectuelles dépend évidemment des circonstances de leur apparition. Il n'y a pas lieu par exemple de traiter l'inhibition liée au travail de deuil.
Troubles instrumentaux
Les troubles instrumentaux consistent en un mauvais apprentissage de fonctions supérieures de la pensée, qui sont analogues à des pertes de ces apprentissages rencontrés chez l'adulte au cours de maladies qui endommagent leurs sites cérébraux.
On distingue les dysphasies, lorsque l'enfant apprend à parler avec retard, ou parfois ne parle pas du tout. Elles s'accompagnent habituellement de dyslexie, l'apprentissage de la lecture est difficile, voire impossible, de dysorthographie et de dyscalculie.
Les dyspraxies consistent en un mauvais apprentissage des enchaînements de gestes et de leur accompagnement tonico-moteur. Elles entraînent une maladresse gestuelle, corporelle et posturale, et en général de graves difficultés à la représentation de l'espace.
Enfin, les dyschronies se caractérisent par de très mauvaises capacités de penser le temps, la durée, les chronologies, avec des difficultés à anticiper, à prendre en considération les expériences passées, et un très faible empan de mémoire à court terme se manifestant par une attention précaire.
Il est remarquable que dans la plupart des troubles instrumentaux, on peut mettre en évidence des anomalies importantes de la construction des représentations mentales de transformation. Ces troubles sont considérés comme relevant de rééducations spécifiques, quand ils sont isolés. En fait, ils semblent de plus en plus faire partie de syndromes plus compliqués, que nous avons appelés les dysharmonies cognitives pathologiques.
Dysharmonies cognitives pathologiques
Le groupe des dysharmonies[...]
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Écrit par
- Bernard GIBELLO : docteur en médecine, docteur ès lettres et ès sciences humaines, professeur émérite de psychopathologie
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