Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DENG XIAOPING[TENG SIAO-P'ING](1904-1997)

Un pouvoir à éclipses

Sa participation à la Longue Marche (1934-1935) confortera utilement par la suite son aura de héros révolutionnaire. Après le repli sur Yanan, il prend part en tant que commissaire politique à la guerre de résistance contre le Japon, puis à la guerre civile contre le gouvernement nationaliste. Homme du parti auprès de l'armée, il restera également proche des grands chefs militaires comme Liu Bocheng.

Après la prise du pouvoir par les communistes en 1949, la carrière de Deng Xiaoping, qui fait déjà partie du cercle étroit des très hauts dirigeants révolutionnaires, se poursuit, d'abord dans sa province natale du Sichuan puis, dès 1952, à Pékin. Soutenu par Mao Zedong, qui a apprécié son appui lors de l'affaire Gao Gang en 1950, il franchit tous les échelons de l'appareil du parti et de l'État (il est nommé vice-Premier ministre et ministre des Finances en 1952) et devient secrétaire général du parti en 1954. Il sera à ce titre responsable, sans jamais en exprimer de véritables regrets, de la « campagne antidroitier » dirigée contre les intellectuels critiques en 1957.

Représentant parfait de l'appareil, issu d'une classe dénoncée comme « bourgeoise », par ailleurs ouvertement hostile aux dérapages catastrophiques du Grand Bond en avant, Deng Xiaoping, lors de la Grande Révolution culturelle prolétarienne, sera l'une des principales cibles, avec le président Liu Shaoqi, des gardes rouges qui, en 1967, sur ordre de Mao Zedong, font « feu sur le comité central ». Il est alors envoyé à la campagne avec sa famille. Ce statut de martyr de la Révolution culturelle lui permettra de gagner, en 1978, lors de son second retour au pouvoir, la confiance de la population et surtout celle des élites intellectuelles dont il semblait avoir partagé une partie des souffrances.

Il n'a toutefois jamais totalement perdu la confiance de Mao et n'a pas connu le sort tragique de Liu Shaoqi, mort en prison de mauvais traitements. Après la mort de Lin Biao, Deng Xiaoping retrouve son poste de vice-Premier ministre et devient chef d'état-major de l'armée en 1973. Il apparaît alors comme le successeur désigné de son ancien mentor, Zhou Enlai. Mais il est à nouveau démis de ses fonctions à la mort de celui-ci en 1976, lors du bref épisode de la toute-puissance de la bande des Quatre.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directrice du centre Asie, Institut français de relations internationales
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Média

Rajiv Gandhi et Deng Xiaoping, 1988 - crédits : Prashant Panjiar/ The The India Today Group/ Getty Images

Rajiv Gandhi et Deng Xiaoping, 1988

Autres références

  • CENT FLEURS LES

    • Écrit par
    • 944 mots

    C'est en mai 1956 que le président Mao Zedong énonce sa formule désormais célèbre : « Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent. » Ce slogan d'expression très classique fait référence aux « cent écoles », dénomination donnée par le philosophe taoïste Zhuangzi aux multiples...

  • CHINE - Hommes et dynamiques territoriales

    • Écrit par
    • 9 801 mots
    • 5 médias
    ...annoncée dès 1975 par la politique des quatre modernisations – agriculture, industrie, sciences et techniques, et armée – de Zhou Enlai, avec l'aide de Deng Xiaoping. Ce dernier défend sa politique de réformes pour sortir la Chine de la misère et du désenchantement qu'a entraînés l'ère maoïste – close...
  • CHINE, histoire, de 1949 à nos jours

    • Écrit par , et
    • 19 198 mots
    • 15 médias
    ...surtout après coup les mesures intérieures qui sont prises pour atténuer le désastre. Tandis que les dirigeants de l'État, et notamment Liu Shaoqi et Deng Xiaoping, annulent cette année-là la plupart des orientations du Grand Bond, et acceptent à l'échelle de provinces entières un retour d'urgence des...
  • CHINE AU XXe SIÈCLE - (repères chronologiques)

    • Écrit par
    • 385 mots

    1912 Proclamation, le 1er janvier à Nankin, de la République chinoise par Sun Yat-sen. Abdication du dernier empereur, Puyi, sous la pression du général Yuan Shikai (12 février). Création du Guomindang (août) qui prend la succession de la Ligue jurée de Sun Yat-sen.

    4 mai 1919 Manifestation...

  • Afficher les 15 références