PODALYDÈS DENIS (1963- )

Bruno et Denis

Ses rôles les plus marquants ont longtemps été ceux des comédies intimistes de son frère : irrésistible lorsqu'une foule de fâcheux s'acharne à contrecarrer son plan de séduction (Versailles-Rivegauche) ou quand, preneur de son dans des reportages sur des politiciens de sous-préfecture, il hésite entre l’inspectrice de police, l'infirmière toulousaine et la cinéaste snob (Dieu seul me voit [Versailles-Chantiers]). Il paraît aussi à l'aise dans une histoire qui évoque le Tati des années 1950 (Liberté-Oléron, 2001) que dans les relectures de Gaston Leroux (Le Mystère de la chambre jaune et Le Parfum de la dame en noir, 2003 et 2005), où il donne au reporter Rouletabille une allure de Tintin. Bancs publics (Versailles-Rive droite) conte ses déboires de vendeur victime d'une plaisanterie de ses collègues qui ont attaché une banderole « homme seul » sous sa fenêtre.

La connivence naturelle entre les deux frères se poursuit, avec Les Deux Alfred (2021) et Wahou ! (2023). Et pourtant, rien n'est simple, car toutes les compositions de Denis Podalydès sont extrêmement travaillées, comme en témoignent ses ouvrages, Scènes de la vie d'acteur (2006), Voix off (2008) ou Célidan disparu (2022). Il y articule sa biographie familiale avec l'analyse des diverses dimensions du métier d'acteur : connaissance du texte, art de susciter l'émotion... Surtout, le paradoxe du comédien semble chez lui se nourrir au moins autant d'une grande soif de lecture que de l'observation de ses semblables.