DENTS
Anatomie comparée
Le type morphologique le plus simple est la dent conique à une pointe, ou dent unicuspidée. Caractéristique de beaucoup de Vertébrés inférieurs, ce type, dit haplodonte (du grec haploos : simple), correspond pour la dent à une fonction de préhension ou de rétention. À ce type s'oppose la dent plexodonte, dent compliquée, à plusieurs tubercules ou cuspides. Caractéristique de la dent jugale des Mammifères, elle revêt une infinité de formes correspondant aux différentes modalités de la fonction de mastication.
Chez un animal donné, les dents peuvent être toutes semblables, (homodontie), cas fréquent des dents haplodontes des Vertébrés inférieurs. Si la série dentaire montre au contraire des dents dissemblables, il y a hétérodontie ; c'est la règle générale chez les Mammifères.
Mode d'insertion des dents
Les dents des Chondrichthyens sont fixées aux mâchoires par une gaine de derme dense fibreux qui enserre leur plaque basale. Ce type d'insertion autorise des déplacements latéraux importants des dents, ce qui facilitera leur remplacement continuel.
Chez certains Téléostéens (Lophius, Merlucius), les dents sont attachées à la mâchoire par un ligament très élastique (« dents à ressort ») : la dent s'efface devant la proie puis se redresse, empêchant toute fuite. Chez beaucoup de Poissons, Amphibiens et Reptiles, il y a au contraire attache par ankylose. La base de la dent se soude, par l'intermédiaire d'un socle calcifié (cément radiculaire ?), à la surface des mâchoires. Si la dent se soude par sa base comme chez certains lézards (Agamidés), on parle d'attache de type acrodonte. Lorsqu'elle se soude latéralement comme chez d'autres lézards, les Iguanes, l'insertion est dite pleurodonte. Enfin, la dent peut s'insérer par enchâssement (insertion thécodonte) dans un alvéole du squelette de la mâchoire. Cette disposition se rencontre chez quelques Poissons (Lepidosteus, Sargus), chez les nombreux Reptiles Archosauriens fossiles (Thécodontes, Dinosaures) ou actuels (crocodiles), chez les Mammifères enfin.
D'un point de vue fonctionnel, la dent ne peut être dissociée de son appareil d'insertion (appareil péridentaire), qui joue notamment un rôle amortisseur très important.
Mode de remplacement dentaire
On distingue deux modalités de remplacement dentaire : le remplacement latéral et le remplacement vertical. Dans le remplacement latéral, une série de dents de remplacement s'échelonne sur le côté lingual de chaque dent fonctionnelle, elles sont couchées ou déjà redressées, selon les espèces et forment avec la dent en fonction une « famille dentaire ». Quand la dent en fonction tombe, la première dent de remplacement qui la côtoie immédiatement vient occuper sa place, et ainsi de suite. Cette modalité de remplacement, très fréquente, se rencontre chez les Chondrichthyens, de nombreux Poissons osseux et divers Reptiles actuels et fossiles. Dans le mode de remplacement vertical, le germe de la dent de remplacement se forme apparemment sous la dent fonctionnelle (majorité des Mammifères ; quelques Poissons, tel Pseudoscarus ; Oiseaux fossiles dentés, tel Hesperornis). Pourtant, chez des Vertébrés très primitifs, les Ostracodermes, les odontodes d'une nouvelle génération se forment dans la peau au-dessus des odontodes de la génération immédiatement antérieure : c'est apparemment l'inverse de la situation observée chez les Mammifères. L'observation embryologique du germe dentaire mammalien viendrait lever cette difficulté : au début du développement, le germe de la dent permanente est placé à côté et au-dessus de celui de la dent de lait ; conservant la même relation topographique que chez les Ostracodermes, sa migration sous la dent de lait n'interviendra qu'ultérieurement. Les crocodiles et Anoures ont[...]
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Écrit par
- Armand de RICQLÈS : professeur au Collège de France, chaire de biologie historique et évolutionnisme
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