DÉNUTRITION
Aspects physiologiques
Modifications des compartiments corporels et de la masse protoplasmique
Une dénutrition correspondant à une chute de poids de l'ordre de 20 à 25 p. 100 et à une réduction calorico-azotée de l'ordre de 50 p. 100 pendant quatre mois et davantage produit :
– un effondrement de la masse grasse ;
– une augmentation de 10 p. 100 environ des espaces extra-cellulaires ;
– une réduction de la masse protoplasmique à peu près proportionnelle à la chute de poids.
La réalimentation amène d'abord une augmentation de la masse grasse au-dessus de son taux normal et une fonte rapide de l'espace extra-cellulaire.
Les protéines des différents viscères sont diversement labiles, c'est-à-dire se réduisent diversement au cours d'une dénutrition. Schématiquement, les protéines des tissus lymphoïdes et du thymus subissent les réductions les plus considérables. Celles du foie viennent ensuite, puis celles des reins, de l'hémoglobine, du plasma. Enfin, les protéines du cœur, du cerveau ne subissent aucune réduction.
Conséquences fonctionnelles de la dénutrition
La fatigabilité est le symptôme majeur de la dénutrition. Il s'agit aussi bien d'une réduction importante de la possibilité d'un effort brutal et intense (contraction musculaire en anaérobiose) que de la possibilité de soutenir longtemps un travail modéré (contraction musculaire sans dette d'oxygène). Cette fatigabilité est comparable à celle de l'insuffisance surrénale. D'autre part le pouvoir de former des anticorps est réduit.
Chez l'animal carencé comme chez l'homme dénutri, on peut mettre en évidence un retard à la formation des anticorps et une double insuffisance : de la réponse leucocytaire aux infections, et du pouvoir de cicatriser (lâchage des sutures chirurgicales fréquent chez les dénutris).
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Écrit par
- Jean TRÉMOLIÈRES : ancien professeur au Conservatoire national des arts et métiers, ancien directeur du laboratoire de nutrition humaine
Classification
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