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ARCAND DENYS (1941- )

Réalisateur canadien né le 25 juin 1941 à Deschambault (Québec).

Denys Arcand grandit dans une famille très catholique. Il fait sa scolarité chez les Jésuites, avant d'entreprendre des études d'histoire à l'université de Montréal, où il réalise son premier film. Après l'obtention de son diplôme, il travaille à l'Office national du film (O.N.F.) du Canada et y réalise plusieurs documentaires, en particulier sur l'histoire du Québec. Dès sa jeunesse, Arcand est ouvertement de gauche. En 1970, il réalise On est au coton, un réquisitoire très controversé contre l'industrie textile, qui sera censuré par l'O.N.F. Il passe très vite aux longs-métrages, avec La Maudite Galette en 1972. Il réalise en 1984 Le Crime d'Ovide Plouffe et la mini-série télévisée inspirée du film l'année suivante. En 1986, il est reconnu mondialement avec son premier grand succès, Le Déclin de l'empire américain, nominé aux oscars pour le meilleur film étranger : un groupe d'intellectuels, réuni autour d'un dîner, échangent leurs réflexions sur leur vie et leur sexualité. Arcand remporte un autre succès international avec Jésus de Montréal (1989).

En 2003, Denys Arcand écrit et réalise Les Invasions barbares, avec les mêmes personnages, et les mêmes acteurs, que l'on a vus dans Le Déclin de l'empire américain. Le film raconte les derniers jours de Rémy, professeur d'histoire coureur de jupons et gauchiste convaincu, qui est en train de mourir d'un cancer dans un hôpital de Montréal. Son fils banquier, son ex-femme, ses anciens et nouveaux amis accompagnent Rémy jusqu'au bout, en partageant leurs réflexions sur l'existence. Dès 2003, le festival de Cannes ouvre le bal des récompenses décernées au film : Arcand reçoit le prix du meilleur scénario et l'actrice Marie-Josée Croze, toxicomane qui fournit l'héroïne pour soulager les souffrances de Rémy, le prix d'interprétation féminine. Le film obtient la même année le prix du meilleur long-métrage canadien au festival international du film de Toronto. L'année 2004 continue sur la lancée et marque la consécration du réalisateur québécois. C'est d'abord la France qui honore Arcand en lui remettant les insignes de commandeur de l'ordre des Arts et Lettres. Le 21 février à Paris, le film obtient trois césars (meilleur scénario original, meilleur réalisateur et meilleur film français). Le lendemain, Arcand reçoit à Montréal les prix Jutra du meilleur scénario, de la meilleure réalisation et du meilleur film. Quelques jours après, il remporte à Los Angeles l'oscar du meilleur film étranger. En 2007, le metteur en scène donne LÂge des ténèbres, qui vient former un triptyque avec Le Déclin de l’empire américain et Les Invasions barbares. S'il connaît un vrai succès public au Québec, le film ne bénéficie pas, sur le plan international, de la même aura que les deux premières œuvres.

Si on reproche parfois à Arcand son excès de sentimentalisme, tous ses films témoignent de sa curiosité intellectuelle et de sa passion pour la politique, l'art et la vie.

— James HENNELLY

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • : collaborateur de l'Encyclopaedia Britannica
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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