DÉPRESSION, météorologie
Les dépressions thermiques tropicales ou polaires
Les dépressions tropicales se développent à des latitudes qui s’étendent entre 400 nord et 350 sud. Lorsque la force du vent associé est comprise entre 63 et 118 km/h, on parle de « tempêtes tropicales ». Lorsqu’elle dépasse 118 km/h (force 12, échelle de Beaufort), on parle de « cyclones tropicaux ». D’un diamètre généralement compris entre 400 et 1 000 kilomètres, accompagnés de vent dépassant fréquemment 200 km/h, ce sont les systèmes météorologiques les plus meurtriers de la planète. Ils sont nommés cyclones dans l’océan Indien et le Pacifique sud, ouragans dans l’Atlantique nord et le Pacifique nord-est, typhons dans le Pacifique nord-ouest.
Les cyclones tropicaux sont caractérisés par une énorme masse nuageuse, organisée en bandes spiralées qui convergent vers une région de vent faible, de ciel clair ou peu nuageux, de diamètre généralement compris entre 30 et 60 kilomètres : « l’œil du cyclone ». Mais cette zone calme est encerclée de nuages puissants, à forte extension verticale (dépassant fréquemment 15 km de hauteur), accompagnés de vents extrêmement violents et de précipitations torrentielles.
Les cyclones tropicaux se développent le plus souvent à partir d’un premier système convectif (ligne de grains, amas nuageux…) terminant sa course sur un océan de température élevée (généralement supérieure à 26 0C), en absence de fort cisaillement vertical du vent horizontal, pas trop près de l’équateur pour que les effets de la force de Coriolis sur le mouvement tourbillonnaire se fassent ressentir. Lorsque ces conditions sont réunies, les cyclones tropicaux se développent progressivement et s’auto-entretiennent. La vitesse de leur déplacement varie généralement de 15 à 25 km/h ; il est influencé par les courants atmosphériques de grande échelle. Leur durée de vie est en moyenne d’une dizaine de jours. Ils se dissipent rapidement après avoir rencontré des conditions défavorables (eaux froides, grande étendue terrestre, fort cisaillement vertical de vent...). Lorsqu’ils parviennent à remonter à des latitudes tempérées, ils se transforment en dépressions extratropicales. Le cyclone tropical connu comme étant le plus meurtrier est le cyclone de Bhola, qui provoqua entre 300 000 et 500 000 morts en Inde et au Pakistan les 12 et 13 novembre 1970. Avec une pression observée par avion de 870 hPa et des vents estimés à 305 km/h, le 12 octobre 1979, sur l'océan Pacifique nord-ouest, le cyclone Tip serait le cyclone tropical le plus large et le plus intense jamais observé. Les plus gros dégâts matériels (estimés à 81 milliards de dollars) provoqués depuis 1926 par un cyclone tropical sont attribués à l'ouragan Katrina qui a frappé les Bahamas, la Floride et la Louisiane en 2005.
Des cyclones ayant des caractéristiques comparables à celles des cyclones tropicaux peuvent aussi se développer à des latitudes élevées. On en observe parfois en Méditerranée ou dans les mers arctiques. Ils sont composés de nuages convectifs qui se sont formés près d'un centre dépressionnaire, dans des conditions de fort contraste de température entre la surface de la mer et l’air situé en altitude. Ils sont toutefois moins étendus et durent moins longtemps que leurs analogues tropicaux.
Les dépressions polaires s’étendent généralement sur 400 à 800 kilomètres et ne durent qu’un jour ou deux. Elles réduisent fortement la visibilité et peuvent entraîner des conditions de blizzard, des chutes de neige abondantes et des coups de vent violents. La plupart d’entre elles se développent aux latitudes élevées, lors du passage d’air très froid au-dessus d’une surface océanique relativement plus chaude. Il se produit alors une convection intense, souvent sous forme de rues de nuages. Mais il existe une grande variété de[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
Classification
Médias
Autres références
-
ANTICYCLONES
- Écrit par Jean-Pierre CHALON
- 4 113 mots
- 5 médias
On donne le nom d'anticyclone à une région de l’atmosphère où la pression est plus élevée que dans les régions avoisinantes situées à une même altitude. À l’inverse, les dépressions (ou cyclones) correspondent à des zones où la pression est minimale. Anticyclones et dépressions ont une forte influence...
-
ASCENDANCE, météorologie
- Écrit par Jean-Pierre CHALON
- 4 814 mots
- 10 médias
À l’inverse,la dépression, qui apparaît sous le vent de l’obstacle, crée un appel d’air qui, si le vent est suffisamment fort, peut se répercuter jusqu’aux plus hautes couches de la troposphère. En descendant, l’air aspiré rencontre des pressions de plus en plus fortes, il se réchauffe et s’assèche,... -
ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique
- Écrit par Pierre CARRIÈRE , Jean DELVERT et Xavier de PLANHOL
- 34 872 mots
- 8 médias
...hiver, la masse du plateau irano-afghan est incorporée aux hautes pressions asiatiques et une langue anticyclonique s'avance sur le plateau anatolien. Les dépressions cycloniques suivent une route septentrionale, pontique et caspienne, ou une route méridionale, se dirigent le long de la côte sud de l'Anatolie... -
ATMOSPHÈRE - Thermodynamique
- Écrit par Jean-Pierre CHALON
- 7 607 mots
- 7 médias
Le déplacement des parcelles entraîne une légère dépression dans les régions quittées et une surpression dans les régions traversées où elles repoussent l’air qui se trouve sur leur passage. Une subsidence se met aussitôt en place dans le milieu environnant pour tenter de rétablir l’équilibre. Dans... - Afficher les 18 références