DÉPRESSION, météorologie
Les dépressions dynamiques
Les dépressions dynamiques se forment en présence d’une forte divergence des vents. Elles créent alors un appel d’air qui peut favoriser la formation de courants provenant des couches adjacentes. Dans cette catégorie, on rencontre principalement les dépressions orographiques et les dépressions extratropicales.
Les dépressions orographiques apparaissent sous le vent des barrières montagneuses. Elles peuvent donner naissance à un « effet de foehn ». En arrivant sur un obstacle, le vent produit une zone de surpression à l’avant alors qu’une zone de dépression apparaît à l’arrière. Si le phénomène est suffisamment important, l’appel d’air qui en résulte peut se répercuter jusqu’aux plus hautes couches de la troposphère. En descendant, l’air aspiré rencontre des pressions de plus en plus élevées, il se réchauffe et s’assèche, provoquant ainsi une large zone de ciel clair et des températures élevées. La présence de précipitations au vent de la montagne peut amplifier ce phénomène, mais ne saurait l’expliquer, contrairement aux idées reçues. Les dépressions orographiques les plus importantes sont observées sous le vent des grandes barrières montagneuses ayant une orientation nord-sud (montagnes rocheuses, cordillère des Andes…) et s’opposant ainsi directement aux flux d’ouest. On peut aussi mentionner la dépression qui apparaît régulièrement sous le vent des Alpes, dans le golfe de Gênes, par flux de nord-ouest.
Les dépressions extratropicales sont à l’origine des principaux épisodes de mauvais temps qui affectent les latitudes tempérées en dehors de la période estivale. Elles sont souvent accompagnées de systèmes frontaux (fronts chauds, fronts froids, fronts occlus) qui se développent autour des surfaces de discontinuité marquant la limite entre des masses d’air d’origine, de température, d’humidité et de pression différentes. Elles sont associées à de vastes masses nuageuses couvrant de grandes surfaces s’étendant sur plusieurs centaines voire plusieurs milliers de kilomètres et peuvent produire des chutes de neige, des averses, des orages ou des tempêtes. À titre d’exemple, on peut mentionner les tempêtes Lothar et Martin qui ont balayé l’ouest de l’Europe entre le 26 et le 28 décembre 1999, avec des rafales de vent pouvant par endroits dépasser 160 km/h et un bilan supérieur à 140 victimes, dont 92 sur le territoire français. En moyenne, en métropole, on observe chaque année une quinzaine de tempêtes significatives, accompagnées de vent dépassant localement 100 km/h, et une à deux fortes tempêtes qui balayent une partie importante du territoire.
Les dépressions extratropicales se développent dans les régions situées entre 300 et 600 de latitude de part et d'autre de l'équateur, par transformation d’un cyclone tropical en fin de parcours ou, le plus souvent, sous l’influence d’une interaction entre une forte divergence des vents de la haute troposphère et une convergence des vents de surface dans une région de fort gradient horizontal de température. Des zones de forte divergence, favorables au déclenchement des dépressions, sont régulièrement observées au niveau de la tropopause dans les méandres et dans les régions d’entrée et de sortie des courants-jets (ou jet-streams). L’aspiration qui en résulte favorise le soulèvement d’air provenant des couches sous-jacentes et entraîne ainsi une diminution de la pression exercée à la surface. Lorsque qu’une telle région vient interagir avec une zone de convergence dans les basses couches, les forces en présence peuvent être suffisantes pour déclencher des mouvements verticaux qui relient ces deux régions. Ce mécanisme devient extrêmement rapide, lorsque interfèrent au sol et en altitude des tourbillons préexistants, comme on en observe les résidus d’anciennes dépressions. C’est ainsi que[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
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