SPIEGEL DER
Lancé à Hambourg en 1947 par Rudolf Augstein avec l'autorisation de la censure britannique, Der Spiegel a été l'un des premiers magazines européens d'après-guerre inspiré du modèle des newsmagazines américains, du type Time. Il est largement diffusé hors d'Allemagne, principalement en Europe occidentale (Suisse, Autriche, mais aussi France et Royaume-Uni) et en Europe orientale. Il a une forte audience dans des catégories sociales aisées : hommes d'affaires, industriels, cadres supérieurs, hommes politiques. Cette audience fait de DerSpiegel un excellent support de publicité. Le magazine publie chaque semaine entre cent cinquante et deux cents pages, dont 50 p. 100 d'annonces publicitaires et de petites annonces. Magazine de qualité réputé pour son indépendance, il propose des analyses politiques et économiques, des reportages et des enquêtes de grande qualité, qui jouissent d'une bonne crédibilité du fait des vérifications, parfois très contraignantes, imposées aux journalistes sur les informations traitées. C'est ainsi qu'il a réussi – grâce aux talents d'investigation de ses journalistes – plusieurs « coups » journalistiques, qui, pour certains, ont eu des répercussions sur la classe politique allemande : démission de Franz Josef Strauss de son poste de ministre de la Défense en 1962, révélations sur les financements des partis politiques... La réunification allemande lui permet de poursuivre la croissance de son lectorat. Véritable « institution extraconstitutionnelle », selon l'expression d'Alfred Grosser, Der Spiegel est l'organe de la presse allemande le plus réputé dans le monde avec l'austère Die Zeit. Il dispose, en effet, d'un service d'archives et de documentation d'une richesse considérable qui assure en partie la fiabilité des informations qu'il publie. Il utilise également un réseau important de correspondants à travers le monde. Cet ensemble est également mis au service du site Spiegel Online lancé en 1994 et qui devient très rapidement le premier site d’information en Allemagne. La diffusion papier s'érode à partir de 2008 et la direction organise une intégration de plus en plus effective des deux pôles rédactionnels.
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Écrit par
- Christine LETEINTURIER : maître de conférences honoraire à l'université de Paris-II-Panthéon-Assas, Institut français de presse
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