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DÉRIVÉES PARTIELLES (ÉQUATIONS AUX) Analyse numérique

Analyse numérique des problèmes hyperboliques

On a vu que les problèmes hyperboliques possèdent les propriétés suivantes : a) vitesse finie de propagation ; b) propagation des singularités dans le cas linéaire ; c) apparition, dans le cas non linéaire, de singularités, interaction entre deux singularités, propagation dans les intervalles entre ces événements.

Les méthodes numériques relatives à ces problèmes doivent prendre en compte ces propriétés. Le fait, en particulier, que la solution se propage a conduit à privilégier les méthodes de différences finies par rapport aux méthodes d'éléments finis, car on suit plus facilement l'évolution de la solution en parcourant, selon sa propagation, les points du maillage. Il n'existe encore aucun résultat systématique à plus d'une dimension d'espace ; on se limitera donc à des problèmes de la forme :

ou
complétés par la donnée initiale u(x, 0) = u0(x).

Dans (11) et (12), u est un vecteur ; dans (11), A est une matrice à valeurs propres réelles et distinctes. Le système (12) est un système hyperbolique (cf. chap. 1 in équations aux dérivées partielles - Équations aux dérivées partielles non linéaires).

Désignons par h et τ deux paramètres destinés à tendre vers zéro, et soit uni, i ∈ Z et n ∈ N une approximation de la solution au point (ih, nτ). On remplace la dérivée par rapport au temps par l'expression :

et la dérivée A(∂u/∂x), ou (∂/∂x) (F(u)), par une expression de la forme :

Par exemple, on peut remplacer (∂/∂x) (F(u)) par les quantités suivantes :

L'équation approchée s'écrit sous la forme (13) :
qui définit un schéma explicite à (2r + 1) points.

Pour simplifier, nous nous limiterons à un schéma à trois points. Dans ce cas, on obtient, aussi bien pour la solution de (11) que pour celle de (12), une expression de la forme :

La fonction G devra être choisie de telle sorte que la méthode soit stable, consistante, et, dans le cas non linéaire, conduise à une solution respectant la condition d' entropie. Si ces trois conditions, que nous allons expliciter et commenter, sont remplies, on peut, dans certains cas (il reste encore beaucoup de problèmes mathématiques ouverts), prouver la convergence de la solution approchée vers la solution de (11) ou (12).

Instabilité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Instabilité

La stabilité signifie que la suite (uni) est bornée, pour une norme convenable, indépendamment de h et de τ. La consistance signifie que (14) ressemble bien à l'équation initiale ; elle se vérifie en montrant que, pour toute solution régulière u(x, t ) de l'équation initiale, on a :

où α et β désignent les ordres de la méthode. La condition d'entropie a été discutée au chapitre Équations aux dérivées partielles non linéaires. La différence entre la notion de stabilité et celle de consistance apparaît très bien sur la discrétisation de l'équation :
Les schémas :
sont tous deux consistants d'ordre 1 en h et τ ; par contre, le schéma (15) ne peut convenir. En effet, on détermine uin+1 à partir de uni et uni+1 et donc finalement en fonction de la donnée initiale sur l'intervalle[ih, (i + n)h], ce qui est en contradiction avec la formule explicite :
.

Puisque le schéma (15) ne convient pas, c'est qu'il présente des défauts de stabilité, que nous allons mettre en évidence en prenant une donnée initiale égale à 0 pour x ≤ 0 et à 1 pour x > 0.

Le schéma (15) donne alors :

ce qui est complètement différent de la solution exacte pour aτnih, mais borné, et :
On voit que, si le rapport τ/h est fixé, un0 tend toujours vers − ∞ avec n. Un raisonnement simple d'analyse fonctionnelle permet de déduire de cet exemple l'existence de l'instabilité avec des données initiales régulières. On notera que, dans ce schéma, uni est déterminé par les[...]

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Méthode des éléments finis - crédits : Encyclopædia Universalis France

Méthode des éléments finis

Solution approchée pour N = 10 - crédits : Encyclopædia Universalis France

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Solution approchée pour N = 20

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