DERMATOLOGIE
La peau subit, plus que tout autre tissu, des agressions externes, physiques, chimiques et bactériologiques. Elle y répond par des réactions vasculaires et tissulaires non spécifiques, suivant un mécanisme parfois allergique. En second lieu, la peau est souvent le siège de manifestations qui dépendent de désordres internes, d'ordre infectieux, métabolique ou immunologique ; ces symptômes cutanés sont fréquemment les signes révélateurs de la maladie générale en cause (cf. rougeole). Enfin, les divers tissus de la peau (épithélial, conjonctif, système pigmentaire) peuvent proliférer, soit par troubles de l'embryogenèse (dystrophies cutanées congénitales, nævi, angiomes), soit par l'action de facteurs acquis connus ou inconnus (tumeurs malignes et réticulopathies). Le domaine de la dermatologie est trop vaste pour que l'on puisse ici passer en revue toutes les affections de la peau. La syphilis et la lèpre, à traduction essentiellement cutanée, ainsi que la tuberculose et les affections vasculo-sanguines, sont étudiées dans d'autres articles (hématologie, lèpre, syphilis, tuberculose).
Une biopsie est si facile à pratiquer sur la peau qu'elle constitue un acte presque clinique : les malades ne doivent pas interpréter ce recours à des examens histologiques comme l'indice d'une affection maligne.
Lésions cutanées par facteurs exogènes
Facteurs physiques
Les agents mécaniques et physiques déterminent des plaies et des ulcérations traumatiques, accidentelles ou provoquées (pathomimie), des brûlures, des gelures (engelures), des lucites et des radiodermites post-thérapeutiques et professionnelles.
Les rayons lumineux naturels (soleil) ou artificiels (lampes à bronzer, photothérapie), surtout les rayons ultraviolets B (290-320 nm), déterminent des réactions cutanées de phototoxicité ou de photoallergie. Les premières sont du type « coup de soleil », allant du simple érythème ou du hâle solaire à des manifestations importantes de brûlure. Les procédés pour provoquer ou accélérer le bronzage doivent, ainsi, être utilisés avec prudence. La photosensibilité, variable suivant les sujets (facteur familial), peut être à l'origine de manifestations allergiques diverses, surtout du type eczéma. Elle relève parfois d'agents photosensibilisateurs exogènes (médications externes ou internes, plantes, etc.) ou, plus rarement, d'un trouble métabolique général. Pour éviter toutes ces réactions, des crèmes protectrices sont à conseiller, allant de l'« écran total » à des crèmes filtrantes de coefficient antisolaire plus ou moins élevé ; chez les sujets à fort degré de photosensibilité, on adjoindra la prise préventive orale d'amide nicotinique (Nicobion) ou même d'antipaludéens. Les expositions solaires répétées peuvent, en outre, créer une sénescence précoce de la peau (kératose, atrophie cutanée) et, surtout, elles peuvent favoriser les cancers cutanés (épithéliomas du visage et des mains).
Facteurs chimiques
Les substances chimiques agissent par causticité (escarres, ulcérations nécrotiques) ou par irritation orthoergique. Les dermites de contact (« dermites artificielles ») se traduisent par des nappes érythémato-œdémateuses, vésiculeuses (eczéma) ou bulleuses, dont le siège et la configuration sont des éléments essentiels du diagnostic. Lorsqu'il s'agit d'une allergie, celle-ci est du type « retardé », mise en évidence par les tests épicutanés. Ces manifestations cutanées de cause externe sont devenues extrêmement fréquentes du fait de la multiplication des produits cosmétiques, ménagers, vestimentaires et en raison de l'usage intempestif de certaines médications locales. La diversité des productions industrielles a également augmenté le nombre des dermatoses professionnelles.
Citons, parmi les substances susceptibles[...]
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Écrit par
- Robert DEGOS : ancien médecin de l'hôpital Saint-Louis, professeur honoraire (maladies cutanées et syphilitiques) à la faculté de médecine de Paris
Classification
Média
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