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DÉRUET ou DES RUETS CLAUDE (1588-1660)

Traité des Pyrénées - crédits : AKG-images

Traité des Pyrénées

Né probablement à Nancy, où il passa la plus grande partie de sa vie, avec de longs séjours à Paris, ordonnateur de fêtes pour l'une et l'autre cour, Déruet illustre bien une tendance archaïque, à la fois provinciale et liée au monde de la préciosité, dans la peinture française du xviie siècle. À son maître Jacques Bellange il emprunte la fluidité maniériste des figures, encore allongées par d'invraisemblables coiffures, mais non l'exagération pathétique des attitudes ; d'un voyage à Rome (vers 1613-1618), il n'a retenu que l'art déjà démodé de Tempesta, du Cavalier d'Arpin et de Pulzone. Bien qu'il ait parfois décoré des chapelles ou des églises (église des Carmes à Nancy, vers 1646, décoration disparue), Déruet a surtout pratiqué les tableaux de petit ou de moyen format, et les suites de dessins, comme nous l'apprend son inventaire après décès. On trouve quelques tableaux religieux, souvent sur cuivre, en particulier des Vierge dans une guirlande de fleurs, à la manière flamande, des scènes populaires, de nombreux portraits dans la tradition nordique et française du xvie siècle. Mais l'originalité de Déruet se situe dans une mythologie romanesque, où la figure équestre est reine, soit des portraits allégoriques (Louis XIV à cheval avec Minerve, Junon et Diane, Versailles ; La Cavalière et les déesses, Musée lorrain, Nancy), soit des scènes où fourmillent de petits personnages, dans un cadre d'architecture à la Caron (L'Enlèvement des Sabines, 1651, Alte Pinakothek, Munich) ou dans un paysage minutieux, inspirés des Flamands italianisés du xvie siècle (Banquet, Musée lorrain, Nancy, suite des Amazones, env. 1621, musée des Beaux-Arts, Strasbourg ; suite des Éléments, peinte pour le château de Richelieu, env. 1640-1641, musée des Beaux-Arts, Orléans).

Dans cet écho fabuleux des fêtes de Fontainebleau, où le pittoresque naïf rachète la faiblesse des figures, l'œuvre de Déruet rappelle que l'art lorrain est d'abord un art de cour.

— Claude LAURIOL

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