DÉSERTS
Les déserts se définissent à partir de critères climatiques caractérisant les milieux arides : des régions du globe caractérisées par un bilan hydrique déficitaire résultant, pour l'essentiel, de l'insuffisance des précipitations par rapport aux prélèvements de l'évaporation. En réalité, de nombreux autres facteurs interviennent, qui compliquent la notion d'aridité. Car il importe de tenir compte du régime des précipitations – en milieu aride, celles-ci sont non seulement faibles, mais rares et irrégulières – et de ses rapports avec le régime thermique, l'insolation, les vents, le relief...
De nombreux indices d'aridité ont été proposés. Un des plus simples est celui de Köppen (tabl. 1), qui fixe des seuils limitant les régions arides et semi-arides ; pour que ce seuil d'aridité ne soit pas atteint, les pluies doivent être d'autant plus abondantes qu'elles sont concentrées en été, lorsque l'évaporation est forte.
L'aridité affecte 31 p. 100 environ des terres émergées.
La tradition veut que les espaces arides soient vides et hostiles. Mais le désert émerveille sans cesse le naturaliste en raison des prodiges réalisés par les êtres vivants pour s'y maintenir en dépit de conditions extrêmement rigoureuses. Le caractère le plus évident pour définir un désert est son aridité ; c'est aussi celui qui conditionne le plus sévèrement la moindre manifestation de vie, car la vie ne peut se passer d'eau. À cette aridité viennent s'ajouter la température généralement élevée – bien qu'elle puisse aussi être très basse dans les déserts froids de l'Asie centrale –, une insolation intense et des vents réguliers. De plus, les sols désertiques sont généralement imprégnés de sels de sodium, de potassium et divers minéraux solubles. Si les végétaux se sont véritablement adaptés à ces différents facteurs par une transformation profonde de leurs structures anatomiques, la plupart des animaux se contentent de « tricher » avec les conditions désertiques en modifiant leur comportement. C'est ainsi que l'homme, absolument inadapté physiologiquement et anatomiquement au désert, a trouvé le moyen d'y vivre depuis les temps les plus reculés. Quelles que soient ces terres désolées et fascinantes à la fois, toutes exigent des plantes et des animaux une stratégie de survie et, de l'homme, une volonté créatrice portée à son plus haut niveau.
Les climats
Les climats arides ont pour caractéristique essentielle le manque d'eau. Celui-ci apparaît quand, pour une station donnée et dans une période donnée, les pertes sont supérieures aux gains. Les apports sont dus essentiellement aux précipitations. Les pertes immédiates résultent de l'évaporation et de la transpiration des plantes (évapotranspiration). L'état de l'atmosphère (sa pression, sa teneur en eau et, surtout, sa température) détermine la quantité d'eau qui peut être évaporée et transpirée : cette « évapotranspiration potentielle » est mesurée en millimètres, comme les précipitations. Dire que l'évapotranspiration potentielle pour un mois est de 75 millimètres signifie donc que le pouvoir évaporant de l'air est tel pendant ce mois qu'une tranche d'eau de 75 millimètres peut être prélevée.
Si la quantité d'eau disponible est supérieure à l'évapotranspiration potentielle, l'« évapotranspiration réelle » est égale à celle-ci, et il restera de l'eau pour la mise en réserve dans le sol et l'écoulement ; si l'évapotranspiration potentielle est supérieure à la quantité précipitée, toute l'eau est évaporée. On peut donc définir comme aride toute période où l'évapotranspiration potentielle est supérieure aux précipitations.
Un climat est d'autant plus aride que[...]
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Écrit par
- Roger COQUE : professeur des Universités, professeur émérite à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- François DURAND-DASTÈS : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
- Huguette GENEST : Muséum national d'histoire naturelle
- Francis PETTER : docteur vétérinaire, docteur ès sciences, sous-directeur au Muséum national d'histoire naturelle
Classification
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