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DESIDERIO DA SETTIGNANO (av. 1430-1464)

Fils d'un tailleur de pierre, Desiderio est cité comme maître sculpteur dans un acte de 1453. Ses affinités avec Donatello sont évidentes mais, de 1432 à 1453, celui-ci est à Rome et à Padoue : c'est donc par des sculptures que l'influence de Donatello a pu s'exercer sur Desiderio, qui a certainement travaillé près de Bernardo Rossellino à Florence. L'évolution de Desiderio doit être retracée à partir des seules œuvres que l'on puisse dater approximativement : le monument de Carlo Marsuppini à Santa Croce (Florence), commencé après 1453, et l'autel du Saint-Sacrement à San Lorenzo, achevé en 1461. Parmi ses premières œuvres, on place les têtes de putti formant la frise de la chapelle Pazzi (après 1451), le bas-relief de Saint Jean-Baptiste conservé au musée du Bargello (Florence), une Vierge à l'Enfant au musée de Turin. C'est sans doute après l'autel du Saint-Sacrement que se situent le relief de L'Enfant Jésus avec saint Jean (Louvre), le Saint Jérôme au pied de la Croix (National Gallery, Washington) et la Madone Panciatichi (Bargello), le Saint Jean-Baptiste Martelli (Bargello) appartenant à la fin de sa carrière : cette chronologie montre l'animation progressive d'un style d'abord statique et surtout une virtuosité croissante dans le modelé, de plus en plus délicat, qui donne une poésie subtile aux variations des surfaces, une sorte de transparence aux tissus et aux chairs, une douceur tremblante aux expressions (anges de l'autel du Saint-Sacrement à San Lorenzo). Le monument de Marsuppini s'ordonne selon le type conçu par Rossellino pour le tombeau de Leonardo Bruni (1446-1450), également à Santa Croce : le gisant repose sur un sarcophage dans une haute niche à fronton cintré dont la lunette est occupée par un tondo de La Vierge à l'Enfant, entre deux anges. La simplification du rythme architectural, la répartition du décor sculpté (statues, bas-reliefs, ornements) créent une harmonie qui fut bien perçue par les contemporains. Vasari fait remarquer la manière dont le sculpteur a représenté des ailes « qui ont vraiment l'air d'être en plumes et non pas en marbre ». L'autel du Saint-Sacrement, autre œuvre majeure de Desiderio, est également le développement d'une formule élaborée par Rossellino (tabernacle de Sant'Egidio, 1450) : le tabernacle, représenté comme un sanctuaire en forte perspective, est surmonté d'une lunette que domine la statue de L'Enfant Jésus bénissant. Au-dessous, un bas-relief représentant la Déploration du Christ oppose une douloureuse méditation sur la mort à l'innocence rayonnante de l'Enfant et à la grâce sereine des anges porte-flambeau qui flanquent le monument.

— Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE

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