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DESSIN

Étude d'ensemble pour le «Serment des Horaces», J. L. David, 1 - crédits : École nationale supérieure des beaux-arts, Paris

Étude d'ensemble pour le «Serment des Horaces», J. L. David, 1

La lecture d'un dessin, l'investigation de tous les signes inscrits sur la surface d'un feuillet résulte de multiples observations dont la première est l'étude objective de la matière déposée sur le support. Cette dernière peut avoir la diversité la plus grande selon qu'elle provient de médiums secs ou gras, colorés ou non. La variété des matériaux techniques en fonction du choix de tel artiste, de telle école ou de telle époque est très révélatrice de tendances artistiques profondes. L'étude des techniques permet de contribuer à situer un dessin dans le temps. On pourrait presque dire, en effet, que chaque siècle a sa ou ses techniques de prédilection : le xve siècle la pointe de métal, le xvie siècle la pierre noire, le xviie siècle le lavis brun, le xviiie siècle la sanguine, le xixe siècle l'aquarelle. Le choix de telle technique renseigne déjà avec précision sur le but, le style et le caractère purement artistique du dessin projeté. Ainsi peut-on tenter de voir quelle fut la méthode de travail de l'artiste. S'agit-il d'une première pensée, pensiero, d'une étude d'ensemble ou au contraire d'une étude de détail isolée ? La connaissance de séries de dessins en vue d'une même composition révèle le processus habituel : une première pensée, rapide croquis, puis une mise en place générale de la composition, suivie des études de détails, puis du modello, dessin souvent très pictural donnant les indications des valeurs, et enfin le carton, dernière étape précédant l'exécution définitive ; le carton était parfois mis aux carreaux pour faciliter le report des proportions. Le dessin apparaît alors comme le moyen idéal pour mettre en évidence le processus créateur dans toute sa spontanéité et sa sincérité.

Si la plupart sont conçus, en effet, comme des études préparatoires à des œuvres définitives, il faut insister également sur une catégorie de dessins dont le nombre est assez réduit, mais qui comptent peut-être parmi les plus sublimes. Il s'agit de dessins faits pour eux-mêmes, suffisamment aboutis pour exister en tant qu'œuvres d'art ; ainsi les grands dessins à la pierre noire, illustration de thèmes mythologiques aux subtiles allégories, exécutés par Michel-Ange pour Tommaso Cavalieri ; ainsi, au xixe siècle, les portraits dessinés par Ingres d'une précision de tracé parfaite ; ainsi les fusains d'Odilon Redon qu'il intitulait ses Noirs, où s'exprime avec le maximum de puissance son pouvoir d'imagination. Œuvres achevées, tels les pastels rivalisant de monumentalité et d'intensité colorée avec les peintures contemporaines dans les portraits du xviie et du xviiie siècle (Lebrun, Chardin, Latour) et dans les paysages du xixe siècle (Renoir, Pissarro, Gauguin).

Techniques

S'il est vrai que la plupart des techniques du dessin ont été employées en Occident de la fin du Moyen Âge jusqu'au début du xxe siècle, il est tout aussi évident que la dominance de certains procédés à une époque donnée est étroitement liée aux courants esthétiques et stylistiques en vigueur : ainsi de la pointe de métal sur papier préparé dans la Florence humaniste de la seconde moitié du xve siècle, ou encore des effets chromatiques et pittoresques des trois crayons dans la France rocaille de la première moitié du xviiie siècle. Dans la grande majorité des cas, toutefois, un dessin ne résulte pas de l'utilisation d'une seule technique mais se présente comme une stratification d'interventions à partir de différentes données matérielles : texture et couleur, voire préparation du papier, tracés successifs, rehauts et repentirs, etc. La combinaison de ces interventions est illimitée, mais leur lecture, pour délicate qu'elle soit parfois (certaines techniques peuvent être confondues, tels le fusain, la pierre[...]

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Étude d'ensemble pour le «Serment des Horaces», J. L. David, 1 - crédits : École nationale supérieure des beaux-arts, Paris

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