DÉVELOPPEMENT DU TEMPS, psychologie
La conception d’un temps absolu
Ce n’est pas parce que le jeune enfant est capable d’estimer la durée des événements qu’il a une conception d’un temps universel commun à tous les événements, qu’il sait qu’il estime le temps en tant que tel. Jusqu’à l’âge de quatre ans, l’enfant vit dans le temps, mais ne le pense pas. En vivant dans le temps, il acquiert une certaine connaissance implicite des durées des événements, un certain savoir-faire temporel. Mais il ne se représente pas le temps comme une entité abstraite complètement indépendante des actions qui s’y déroulent. Il ne comprend pas que deux actions peuvent partager une même durée et que la durée peut être transférée d’une action à l’autre. On parle donc initialement de temps multiples, de connaissances des temps propres aux expériences, aux événements vécus. Faute de représentation d'un temps absolu comme celui décrit par Newton, où les événements se suivent les uns après les autres sans réversibilité possible, l’idée de chronologie de l’évolution (évolution des plantes, des animaux), des événements de la vie (naissance, enfance, âge adulte, vieillesse) ou encore celle de généalogie est inaccessible aux jeunes enfants. La notion de temps absolu, avec sa symbolisation sous une forme spatiale, celle de la flèche du temps, se construit en fait progressivement pour être maîtrisée vers l’âge de huit ans.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Sylvie DROIT-VOLET : professeure des Universités en psychologie, Laboratoire de psychologie sociale et cognitive, CNRS, UMR 6024, université Clermont-Auvergne, Clermont-Ferrand
Classification