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DÉVELOPPEMENT DU TEMPS, psychologie

La quantification du temps

Quantifier le temps suppose que l’enfant admette que la durée est une dimension continue qui peut être mesurée par des unités discrètes (nombre) et fractionnée en durées de longueur différentes, avec des durées courtes incluses dans des durées plus longues. Ils doivent aussi apprendre qu’à chaque longueur de temps correspond une valeur numérique différente (secondes, minutes, heures, jours). La quantification du temps est donc étroitement liée à l’acquisition du nombre et aux capacités logico-mathématiques. À la suite des travaux de Piaget, il a été admis qu'avant huit-dix ans l’enfant ne conçoit pas que le temps puisse être mesuré. Pour évaluer la durée, ils n'utilisent pas de façon spontanée des stratégies de comptage. Et quand ils en utilisent sous l’incitation d’un adulte, celles-ci s’avèrent peu efficaces à cause d’un rythme de comptage trop variable. Toutefois, dès trois-quatre ans, les enfants adoptent des comportements rythmiques (battements de mains en rythme) qui sont considérés comme des précurseurs des stratégies de comptage du temps.

En même temps que l’enfant apprend à l’école à mesurer le temps (1 heure équivaut à 60 minutes, une minute à 60 secondes), il apprend les différents instruments de mesure du temps : à utiliser un sablier, un chronomètre, à lire l’heure sur une horloge à aiguilles. Cet apprentissage est initié dès cinq-six ans à l’école, où l’enfant commence à apprendre à lire l’heure avec la petite aiguille. Puis, vers sept-huit ans, il apprend les minutes indiquées par la grande aiguille, en ajoutant d’abord les demi-heures, puis les quarts d’heure et enfin les minutes, de cinq en cinq. Il commence ensuite à apprendre les moins « une heure moins dix ». Il réussit ainsi à lire l’heure sur sa montre vers neuf-dix ans et à poser des opérations complexes sur le temps vers dix-onze ans. Le problème reste alors de comprendre comment l’acquisition des différentes représentations symboliques du temps affecte notre perception du temps.

— Sylvie DROIT-VOLET

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Écrit par

  • : professeure des Universités en psychologie, Laboratoire de psychologie sociale et cognitive, CNRS, UMR 6024, université Clermont-Auvergne, Clermont-Ferrand

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