DÉVELOPPEMENT, psychologie interculturelle
Propositions actuelles et prolongements
L’une des leçons des comparaisons interculturelles est que les caractéristiques d’un groupe social, telles qu’elles sont décrites à un niveau sociologique ou anthropologique, doivent se manifester dans l’environnement de l’enfant pour influer potentiellement sur son développement. Savoir que tel groupe culturel a telle caractéristique (sur le plan des croyances, des valeurs, des principes éducatifs, etc.) ne suffit pas à conclure que cette caractéristique oriente automatiquement le développement des enfants du groupe.
Par ailleurs, le rôle des niches de développement dans la reproduction sociale, d’une génération à l’autre, a pour conséquence que les sociétés ne peuvent perdurer à l’identique si elles ne préservent pas leur environnement de développement. Les sociétés traditionnelles tendaient à reproduire à l’identique leurs niches de développement. Ce n’est pas le cas des sociétés modernes. Ainsi, les changements historiques dans les environnements de développement sont l’une des causes de l’évolution des sociétés.
L’époque actuelle renforce également la variabilité intraculturelle (interindividuelle) en fonction de la disponibilité pour les personnes de modèles alternatifs. La période de l’adolescence est particulièrement critique pour cette différenciation. Il faut donc toujours se garder des stéréotypes qui attribuent à tous les membres d’un groupe culturel les caractéristiques et les représentations repérées au niveau du groupe.
Enfin, comme on l’a vu, la différenciation culturelle du développement n’est pas en contradiction avec l’existence d’universaux psychologiques. Mais il ne faut pas confondre universalité et innéité car les processus du développement sont plus complexes. Les mécanismes neuropsychologiques du développement sont universels, pas les formes psychologiques qu’ils construisent en interaction avec les sollicitations environnementales. La question de fond est donc celle des ressources éducatives disponibles pour l’individu.
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Écrit par
- Henri LEHALLE : professeur émérite, université de Montpellier-III-Paul-Valéry
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