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DEVOIR (notions de base)

La liberté dans la loi ou en dehors de la loi ?

Kant et Nietzsche ont en commun de partir en quête de ce qui fait l’autonomie de l’être humain : Qu’est-ce qui permet à l’homme de devenir un individu authentique et non pas le simple jouet des forces naturelles ou sociales ? En confrontant leurs thèses, une question difficile s’impose, qui est au cœur de la philosophie contemporaine : Quelle est la meilleure façon d’être un individu ?

Faut-il suivre Kant, qui a réussi en quelque sorte un prodige philosophique, puisqu’il réconcilie la loi et la liberté ? Parce que je suis autonome, parce que j’agis par « pur respect » pour la loi morale, je ne suis pas un « objet », je suis une « personne », notion que Kant construit de toutes pièces dans ses Fondements de la métaphysique des mœurs.

Faut-il affirmer que Kant, bien qu’antérieur à Nietzsche, est en avance sur le penseur des trois métamorphoses ? En ajoutant, à la formule de l’article premier de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 « libres et égaux en droit », la mention « et en dignité » (ajout dont on attribue souvent la paternité au français René Cassin), les rédacteurs de la Déclaration universelle de 1948 ont rendu, peut-être sans le savoir, un hommage sans pareil à la philosophie morale de Kant.

Ou bien faut-il dépasser le simple constat de l’intérêt incontournable de la désobéissance opéré par Kant, et suivre le chemin ouvert par Nietzsche ? Faut-il, comme nous y invite l’auteur du Zarathoustra, dire adieu à tous les devoirs ? Faut-il apprendre à créer nos valeurs et à dessiner nos horizons ?

— Philippe GRANAROLO

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Écrit par

  • : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État ès lettres, professeur en classes préparatoires

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