DHARMA
Devoir propre et salut
En mythologie le Dharma est personnifié. Il est dit avoir une démarche subtile. On appelle svadharma le devoir propre de chacun, qui est en fait la disposition naturelle dans laquelle il se trouve et qu'il doit suivre. Par exemple c'est le devoir propre du guerrier de combattre, comme le proclame Kṛṣṇa dans la Bhagavad Gītā. La notion est très importante, car elle a gardé une grande influence dans beaucoup de milieux professionnels traditionnels. L'honneur de l'individu et celui de son groupe sont attachés à la fidélité à leur devoir propre. En cas de défaillance, ils peuvent perdre tout droit à leur rang et à leur métier.
En outre, les noms de dharma en sanskrit et dhamma en pâli ont été consacrés comme désignations de la « loi » bouddhique, dite aussi saddharma, « bonne loi » ou « vraie loi », exprimée par l'enseignement du Buddha et consistant dans l'exposé de la vraie disposition des choses d'où découlent les principes du salut. À côté du Dharma, les textes bouddhiques connaissent les dharma qui sont les dispositions particulières des choses, c'est-à-dire les phénomènes, mais aussi parfois les dispositions psychologiques, phénomènes mentaux en lesquels consistent d'ailleurs toutes les réalités pour les philosophes bouddhistes professant que le monde n'est que représentations.
Dans les édits célèbres en prâkrit du roi Aśoka (iiie siècle av. J.-C.), le dhamma est le Bon Ordre dans la société et la morale et non pas seulement le Bon Ordre bouddhique, bien qu'Aśoka ait été converti au bouddhisme. La victoire du Bon Ordre prime toute autre dans l'esprit du roi. Un édit bilingue (gréco-araméen) d'Aśoka trouvé en Afghanistan traduit dhamma en grec par piété et en araméen par vérité. Le roi faisait donc appel pour assurer le Bon Ordre aux notions révérées dans les milieux auxquels il s'adressait et non à une forme confessionnelle particulière. Dans l'esprit d'Aśoka, le dhamma reste d'ailleurs lié à l'ordre cosmique. C'est selon les données de l'astronomie brahmanique de son temps qu'il a calculé la durée d'une pérégrination religieuse bouddhique qu'il a effectuée.
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Écrit par
- Jean FILLIOZAT : membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France
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