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DHIKR

Transcrit également zikr, le dhikr désigne en arabe la remémoration, puis la mention arabe du souvenir, spécialement la prière rituelle ou litanie que récitent les mystiques musulmans (soufis) dans le dessein de rendre gloire à Dieu et d'atteindre la perfection spirituelle ; le mot désigne enfin la technique de cette remémoration. Fondé sur les prescriptions coraniques : « Remémore-toi (udhkur) ton Seigneur, quand tu auras oublié » (xviii, 24) et : « Ô vous qui croyez, remémorez-vous (udhkurū) Allāh en une abondante invocation (dhikr kathir) » (xxxiii, 41), le le dhikr est un « souvenir » de Dieu produit par la répétition fréquente de ses noms. N'étant à l'origine que la récitation du Coran et de différents textes religieux chez les ascètes et les mystiques, il est progressivement devenu une formule (lā ilāh illā'llāh, « il n'est pas d'autre Dieu que Dieu » ; Allāhu akbar, « Dieu est le plus grand » ; al-ḥamdu lī'llah, « louange à Dieu » ; astaghfiru'llāh, « je demande pardon à Dieu ») répétée à voix haute ou à voix basse dans les positions et avec les modes de respiration prescrits. Quand s'établirent des confréries soufites (ṭarīqahs), chacune adopta un dhikr particulier pour le réciter dans la solitude (par exemple, à la suite de chacune des cinq prières quotidiennes obligatoires, appelées ṣalāts) ou en communauté, surtout à l'office du vendredi.

Le dhikr, comme le fikr (la méditation), est une méthode qui est à la disposition du soufi dans son effort pour atteindre l'union avec Dieu. Les mots et les syllabes qui sortent des lèvres dans cet exercice vocal n'ont de valeur que s'ils sont accompagnés au fond du cœur de l'intention droite (nīyah). À une étape ultérieure, le dhikr est articulé par le cœur (qalb) même, jusqu'à ce que finalement le soufi laisse pénétrer le dhikr dans son être le plus profond (sirr), atteignant un état de beauté spirituelle (iḥsān) et même d'union avec Dieu (tawḥīd).

Selon Ibn ‘Aṭā' Allāh, il s'agit d'un véritable état : « Si tu quittes le dhikr, lui ne te quitte pas » et l'être entier du soufi devient « une langue prononçant le dhikr ».

— Richard GOULET

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  • : docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S.

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