DIAMANT
Connu en Inde dès la fin du IIe millénaire avant J.-C., le diamant est le plus dur des matériaux connus. Cette dureté exceptionnelle en fait l'un des minéraux les plus recherchés et les plus prestigieux. Deux types d'utilisation permettent de distinguer le diamant de joaillerie et le diamant industriel. L'un, réservé à la parure, représente 20 p. 100 en volume et 75 p. 100 pour la valeur, l'autre, 80 p. 100 en volume et 25 p. 100 seulement pour la valeur de l'ensemble de la production. Celui-ci a de très nombreuses applications dans l'industrie en raison de sa grande dureté. C'est cette dernière propriété qui classe le diamant en matériau stratégique de première importance dont tous les gîtes connus sont exploités. Très rare à la surface du globe, sa synthèse est indispensable pour répondre à la demande sans cesse accrue de variétés industrielles de diamants : Boart, Carbonados, par exemple ; en effet, la consommation de ce matériau est liée à la production de l'acier. Sa transparence en fait la plus importante des pierres précieuses, il représente 88 p. 100 de la valeur de l'ensemble de la production de toutes les gemmes, en raison de la réfringence et de la dispersion colorée, appelée « feux », de ses cristaux transparents. Le diamant est une variété allotropique du carbone qui cristallise sous de fortes pressions et à des températures élevées dans le système cubique. Métastable à température ordinaire, il est cependant inaltérable aux agents chimiques et ne brûle qu'à haute température dans un courant d'oxygène. Le seuil énergétique pour sa transformation en graphite hexagonal – forme cristalline stable du carbone à pression ordinaire – étant élevé, les cristaux de diamant formés pendant l'ère primaire ont pu parvenir jusqu'à nos jours parfaitement conservés et non érodés, en raison de leur inaltérabilité et de leur dureté exceptionnelle. Le diamant est placé au degré 10 de l'échelle comparative des duretés des minéraux (échelle de Mohs). Ses formes cristallines dérivent du cube (fig. 1) : octaèdre, dodécaèdre, hexoctaèdre, etc. Son clivage octaédrique est utilisé lors des opérations de taille des cristaux transparents comme « pierres précieuses ». Son poids spécifique est de 3,52 ; son indice de réfraction, de 2,42 pour la lumière jaune, varie de 2,407 pour la lumière rouge à 2,451 pour la lumière violette, ce qui provoque une dispersion colorée, c'est-à-dire des « feux » scintillants dans les pierres taillées à facettes.
Diamant de joaillerie et diamant industriel
Pour être de première qualité, le diamant de joaillerie doit être parfaitement incolore et pur à la loupe, la présence d'inclusions et de particularités de cristallisation trop visibles (glaces, crapeaux, lignes de mâcle, givres, cristaux étrangers, etc.) lui retirant beaucoup de sa valeur, ainsi que des teintes jaunâtres ou brunâtres. Les jolies teintes rose, bleu, jaune d'or (jonquille), vert vif, etc., augmentent par contre sa valeur lorsqu'elles sont homogènes et vives.
Le diamant se taille de diverses façons : à facettes en « rose », avec un dessous plat, en forme de « baguette », en « taille à degré » ou « taille émeraude », en « navette », en « poire » ; la taille la plus utilisée étant la taille en « brillant », rond constitué d'une table entourée de 32 facettes sur le dessus et de 24 facettes sur le dessous, soit 57 facettes qui portent au maximum les scintillements colorés qui font le charme et la beauté de cette éclatante pierre précieuse. L'unité de poids du diamant est le carat métrique, qui équivaut à deux cents milligrammes (5 carats = 1 gramme).
La consommation du diamant par l'industrie sidérurgique avoisine 7 carats pour 100 tonnes d'acier. Ses usages sont variés[...]
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Écrit par
- René COUTY : chargé de recherche au C.N.R.S., département des hautes pressions à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Yves GAUTIER
: docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection
La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015 - Henri-Jean SCHUBNEL
: docteur ès sciences, maître assistant au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, conservateur des collections minéralogiques au Muséum d'histoire naturelle de Paris, directeur général de la revue
Gemmologie
Classification
Médias
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