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DIAMANTS (exposition)

Le diamant, tout le monde connaît, ou du moins, croit connaître. Le diamant, tout le monde aime, comme l'a une fois de plus prouvé l'éclatant succès de l'expositionDiamants. Au cœur de la Terre, au cœur des étoiles, au cœur du pouvoir qui s'est tenue du 10 mars au 31 juillet 2001 au Muséum national d'histoire naturelle, à Paris. Loin d'un exposé académique ordinaire, cette présentation s'est voulue pluridisciplinaire, alliant l'histoire naturelle et les aspects historique, religieux et sociologique.

Dans le hall d'entrée sont présentées les deux formes les plus communes du carbone –  le graphite noir et le diamant incolore –, et des expériences permettent de comparer leurs propriétés : par exemple, le diamant, contrairement au graphite, conduit la lumière et pas l'électricité, et est très dur. Ces disparités s'expliquent par une différence dans l'agencement des éléments constituant ces deux minéraux, les atomes de carbone.

Un collier en anthracite (riche en graphite) enserré de rubans sertis de diamants met en contraste ces deux corps de façon inattendue. Soumis à de hautes pression et température, le graphite se transforme en diamant qui possède alors une structure plus compacte. Cette transition de phase est exposée de façon ludique par un extrait de film de série B, où Superman serre dans sa main un vulgaire morceau de charbon, et en ressort un diamant... déjà facetté.

On pénètre ensuite au cœur de la Terre, grâce à un globe écorché qui en montre la structure interne. Les diamants se forment généralement entre 120 et 200 kilomètres de profondeur. De magnifiques inclusions visibles sous des microscopes montrent des reliques de leur roche d'origine : diopside vert émeraude et grenat pourpre de la péridotite ; grenat orangé et pyroxène clair de l'éclogite. Les diamants sont amenés en surface par des explosions volcaniques violentes de roches dites « ascenseurs » comme la kimberlite et la lamproïte, mais aussi la komatiite de Guyane, publiée en 1999 seulement.

Les diamants se forment également au cœur des étoiles, et de minuscules spécimens (de l'ordre du micromètre) sont alors piégés ou formés dans les météorites. Par exemple, les étoiles peuvent en produire une bruine juste avant d'exploser en supernova. C'est ce qui fut découvert dans la météorite d'Orgeuil, dont un fragment est exposé, qui contient des diamants microscopiques plus vieux que le système solaire.

Le diamant naturel se présente généralement sous forme d'octaèdre. Dans deux des vingt vitrines blindées ajoutées pour l'occasion à la grande galerie de minéralogie, on peut en admirer plusieurs, dont le plus gros qui soit conservé à l'état brut, le « 6-1-6 », de 616 carats. Mais d'autres formes de croissance sont possibles, comme les curieux cuboïdes, lesquels, combinés à une dissolution partielle, donnent des morphologies compliquées ou surprenantes, certaines observables en vitrine ou sous binoculaire. Les diamants de couleur sont très rares et peu connus, mais deux collections montrent ici que ces gemmes peuvent décrire l'arc-en-ciel.

Puis on visite les régions productrices de diamants dans leur ordre historique d'importance : tout d'abord l'Inde (jusqu'au xviiie siècle), puis le Brésil et enfin l'Afrique du Sud, où le premier diamant fut découvert en 1866. En Inde, le diamant a une valeur sacrée. Le sutra du diamant deviendra un des textes fondamentaux du bouddhisme chinois. Au Brésil, cette gemme sera liée au colonialisme portugais. Elle sera clairement un symbole de pouvoir, comme l'illustre la toison d'or des rois du Portugal, chargée de diamants. Enfin, à partir du xixe siècle, la ruée extraordinaire en Afrique du Sud, présentée à travers des photos parfois surprenantes : des douzaines de prospecteurs[...]

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Écrit par

  • : docteur ingénieur, professeur des Universités, vice-président de l'Association française de gemmologie et du centre de recherches gemmologiques Jean-Pierre Chenet

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