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WELLS DICKY (1907 ou 1909-1985)

Le tromboniste afro-américain de jazz Dicky (ou Dickie) Wells a acquis la notoriété grâce à sa créativité mélodique et à son expressivité, particulièrement sensibles dans ses mémorables solos de l'âge d'or du swing et des grands orchestres.

William Wells naît le 10 juin 1907 ou 1909 à Centerville, dans le Tennessee. Il passe sa jeunesse à Louisville, dans le Kentucky, où il s'initie d'abord au cor baryton – variété de saxhorn – avant d'opter pour le trombone vers l'âge de seize ans. En 1926, il s'établit à New York, où il rejoint l'orchestre de Lloyd Scott. Son jeu attire l'attention, et on le retrouve rapidement dans les orchestres de Charlie Johnson, de Benny Carter, de Fletcher Henderson (King Porter's Stomp, 1933) et de Teddy Hill. Comme leader, il grave ses premiers disques en 1937. En 1938, il enregistre avec Pee Wee Russell et Billie Holiday. Sa plus longue collaboration, avec le big band de Count Basie, durera de 1938 à 1950, avec quelques interruptions, notamment de 1945 à 1947. Il se consacre par la suite essentiellement à une carrière indépendante et travaille souvent avec d'autres anciens partenaires de Count Basie, en particulier Buddy Tate et Earle Warren.

Dicky Wells produit au trombone des sonorités riches et pleines qui se distinguent par un ample vibrato. Son phrasé résulte de la construction unique de son jeu : ses lignes reposent souvent sur de longues phrases au rythme simple, agrémentées par des notes d'ornement et de longs glissandos. Ce remarquable improvisateur construit d'ordinaire ses solos autour de contrastes rythmiques. Parmi ses meilleurs solos, citons Sweet Sue, Just You et Arabesque, avec Spike Hughes, Dickie's Dream, Texas Shuffle, Panassié Stomp et Taxi War Dance, avec Count Basie, Between the Devil and the Deep Blues Sea, I Got Rhythm, Hangin' Round Boudon, Hot Club Blues et Dicky Wells Blues, enregistrés sous sa direction en 1937, à Paris, avec un petit ensemble dont fait à l'occasion partie le guitariste Django Reinhardt.

La grandeur des œuvres de jeunesse de Dicky Wells s'estompe progressivement après le début de la décennie 1940 pour laisser place à un immense sens de l'humour, mais le tromboniste conserve en grande partie son sens du rythme et de la mélodie. Il a publié des Mémoires, The Night People. Reminiscences of a Jazzman (1971, co-écrits avec Stanley Dance ; réédités par ce dernier en 1991 sous le titre The Night People. The Jazz Life of Dicky Wells). Dicky Wells meurt le 12 novembre 1985, à New York.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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