BRÜCKE DIE
Activités du groupe
Appel aux artistes, le manifeste de la Brücke était aussi un appel au public ; il s'agissait de créer un art vivant et dont on puisse vivre. On devenait membre de l'association pour douze marks par an, bientôt pour vingt-cinq marks. Les membres recevaient tous les ans un portefeuille avec des lithographies ou des xylographies originales, et une sorte de rapport illustré. Aujourd'hui très rares et irremplaçables documents des débuts de l'expressionnisme, les portefeuilles présentèrent, de 1905 à 1908, les œuvres de Pechstein, Schmidt-Rottluff, Nolde, Heckel, Amiet, Bleyl et Gallén. Dans une autre série, de 1909 à 1912, chacun reçut son numéro personnel ; la couverture était une gravure sur bois originale en couleurs. Les rapports allaient du simple placard imprimé au couple de gravures sur bois. Les cartes décorées variaient tous les ans. Le travail de la Brücke consistait donc non seulement en création, mais en manipulation et administration. Effort pour intégrer l'art dans la vie humaine, lui gagner des partisans, recrutés – il faut le noter – moins chez des gens professionnellement intéressés à la peinture que dans la bourgeoisie. L'organisation des expositions fut une des activités les plus importantes du mouvement. Les deux premières, l'une de peinture, l'autre de gravures, eurent lieu dans le magasin de lampes Seifert, à Dresde-Löbtau, en 1906. L'année suivante, la galerie Richter ouvrit à la Brücke ses locaux impressionnants. Une quatrième exposition eut lieu, toujours à Dresde, en 1910, galerie Arnold. Un catalogue illustré, le premier, la présentait et portait la liste des adhérents. La volonté de rester unie et indépendante retint la Brücke de s'intégrer dans la Nouvelle Sécession de Berlin qu'elle avait contribué à former. Une exposition commune eut lieu en 1912, à Berlin, chez Gurlitt. La même année, le groupe fut invité à l'exposition internationale du Sonderbund de Cologne. On le retrouve à l'exposition d'art graphique du Blaue Reiter, à Munich, en 1912. Enfin, en 1913, il expose à Munich et à Berlin chez Moses. Le catalogue inclut la Chronik der Brücke (La Chronique de la Brücke) de Kirchner, signal de sa dissolution.
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Écrit par
- Étiennette GASSER : docteur en sociologie
Classification
Médias
Autres références
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FAUVISME
- Écrit par Michel HOOG
- 4 020 mots
- 1 média
...justifier son antériorité, Kirchner n'a pas hésité à antidater des tableaux. En France, on a, pendant longtemps, ignoré presque totalement les peintres de la Brücke et les premières périodes de Kandinsky, de Jawlensky, d'A. Macke ; puis on a, un peu vite, voulu faire découler tout leur art de celui des fauves.... -
HECKEL ERICH (1883-1970)
- Écrit par Gérard LEGRAND
- 194 mots
L'un des fondateurs du mouvement Die Brücke en 1905, ce jeune architecte passionné de Nietzsche s'avère d'emblée moins violent, plus mélancolique que Kirchner et Schmitt-Rottluf. Si dans ses premiers paysages (Chevaux dans un pré, 1908, Landsmuseum, Münster) Heckel n'emploie...
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EXPRESSIONNISME
- Écrit par Jérôme BINDÉ , Lotte H. EISNER et Lionel RICHARD
- 12 621 mots
- 10 médias
Tel est l'état d'esprit qui incite quelques mois plus tard, le 7 juin 1905, quatre étudiants en architecture à l'École technique supérieure de Dresde à s'associer en une communauté d'avant-garde, baptisée Die Brücke, ou Le Pont : Fritz Bleyl (1880-1966), Erich Heckel... -
KIRCHNER ERNST LUDWIG (1880-1938)
- Écrit par Lionel RICHARD
- 2 172 mots
- 6 médias
Peintre, graveur et sculpteur allemand, Ernst Ludwig Kirchner fut l'un des principaux animateurs du premier groupe qui fut assimilé ensuite au mouvement expressionniste allemand, Die Brücke, ou Le Pont. Créé en 1905 à Dresde, ce groupe réunit de jeunes peintres qui font le choix d'une...
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