MARADONA DIEGO (1960-2020)

La confirmation d'un génie

À l'occasion de la Coupe du monde 1986, Diego Maradona va enfin donner sa pleine mesure et prouver son immense talent. Bien sûr, il y eut « la main de Dieu » du quart de finale contre l'Angleterre. Mais le reste n'est que virtuosité et prouesses techniques, triomphe individuel dans un sport dit collectif. Pour l'unique fois de l'histoire de cette compétition, un homme a remporté l'épreuve à lui seul. Certes, en 1958, Pelé, gamin de dix-sept ans, avait apporté son indispensable pierre à l'édifice qui allait permettre au Brésil de glaner son premier trophée. Certes, le même Pelé, en 1970, avait ébloui le monde. Mais il pouvait s'appuyer sur de brillants coéquipiers. La formation que présente l'Argentine en 1986 est bien sûr solide, mais, hormis Maradona, elle ne compte dans ses rangs aucun joueur au talent exceptionnel. Lors du premier match face à la Corée du Sud (3-1), Maradona adresse trois passes décisives ; face à l'Italie (1-1), il inscrit son premier but. Une nouvelle passe décisive de Maradona, et l'Argentine bat la Bulgarie, se qualifiant pour les huitièmes de finale. Contre l'Uruguay et ses défenseurs rugueux, Maradona, trop exposé, préfère se mettre au service des autres (1-0). En demi-finale face à la Belgique, il inscrit les deux buts de la victoire (2-0). Semble-t-il en demi-teinte à l'occasion de la finale face à la RFA ? Le diable sort de sa boîte pour offrir sur un plateau, à la quatre-vingt-quatrième minute, le but de la victoire à Jorge Burruchaga (3-2). En ce mois mexicain, Diego Maradona est devenu le maître de la planète football.

Diego Maradona avait séduit le monde, il lui restait à conquérir pleinement Naples. C'est chose faite en 1987 : il offre au club le premier titre de champion d'Italie de son histoire. El pibe de oro, qui avait passé son enfance dans les bidonvilles de la banlieue de Buenos Aires, devenait le héros de cette ville populaire. L'Italie du Sud se vengeait, par la grâce d'un génie argentin du ballon rond, d'années d'humiliations venues du Piémont et de Lombardie. La Coupe de l'UEFA (1989) et un nouveau titre de champion d'Italie (1990) viendront enrichir le palmarès de Maradona et du club napolitain.