COSTES DIEUDONNÉ (1892-1973)
Aviateur et as français de la Première Guerre mondiale, Dieudonné Costes, associé à Maurice Bellonte, réussit, en septembre 1930, la première traversée de l’Atlantique nord dans le sens est-ouest, à bord du biplan Breguet XIX Point d’interrogation.
Pionnier des lignes aériennes et pilote de raids
Dieudonné Costes est né à Septfonds, dans le Tarn-et-Garonne, le 4 novembre 1892. Il obtient son brevet de pilote civil le 26 septembre 1912, puis celui de pilote militaire en juin 1915. Le 12 janvier 1916, il est affecté sur le front d’Orient, et remporte la première de ses huit victoires homologuées le 29 avril 1917. Démobilisé en septembre 1919, il se reconvertit comme pilote de ligne, d’abord chez Latécoère, sur le tronçon Toulouse-Casablanca puis, en 1920, il intègre Air Union, où il assure la liaison Paris-Londres, avant de créer une école d’aviation à Barcelone, en 1921.
Dieudonné Costes passe ensuite pilote d’essai chez Breguet, apportant ainsi une contribution importante aux progrès de l'industrie aéronautique, et devient un formidable pilote de raids. Le 13 septembre 1925, avec Robert Thiéry (1895-1925), chef pilote de Breguet, il tente de battre le record du monde de distance en ligne droite, mais leur appareil (un Breguet XIX muni d’un moteur Renault de 450 chevaux) tombe en Forêt-Noire, près de Fribourg-en-Brisgau, et Thiéry, éjecté, se tue dans un torrent. Quoique très affecté par ce décès, et par ailleurs condamné à une amende par les autorités allemandes pour survol de leur territoire, Dieudonné Costes reprend le chemin des performances : du 21 au 27 septembre 1926, avec le lieutenant René de Vitrolles (1899-1993), il tente de battre à nouveau un record de distance en ligne droite, mais échoue, parvenant tout de même à parcourir 4 100 kilomètres entre Paris et Assouan ; en octobre, il réussit, cette fois avec le capitaine Jean Rignot (1893-1945), un vol sans escale de 32 heures sur les 5 396 kilomètres du parcours Paris-Djask (Iran).
Les exploits se succèdent, notamment le 14 avril 1928, lorsque Dieudonné Costes, en compagnie du lieutenant de vaisseau Joseph Le Brix (1899-1931) et aux commandes du Breguet XIX baptisé Nungesser et Coli, atterrit à Paris après avoir parcouru, depuis le 10 octobre précédent, date de leur envol de Paris, plus de 57 410 kilomètres vers l’ouest : ils ont d’abord rejoint d’une traite Saint-Louis du Sénégal, soit 4 600 kilomètres en 26 heures et 30 minutes, traversé l’Atlantique sud et multiplié les escales – pas moins de quarante-trois –, entre autres à Buenos Aires, Lima, Mexico, New York, Chicago, San Francisco, puis Tōkyō (qu’ils rejoignent par la mer), Karachi, Bagdad et Athènes. Seul le Pacifique, impossible à traverser en raison de son immensité et de l’autonomie insuffisante de l’avion, aura été un obstacle dans ce formidable périple, accompli autour du monde en 187 jours, mais pour un total de 342 heures de vol effectif. Au cours de ce grand tour du monde, l’Atlantique sud aura représenté un défi de taille que l’équipage a réussi à relever : décollant de Saint-Louis du Sénégal le 14 octobre 1927, l’avion s’est posé le lendemain à Natal (Brésil).
Entre le 27 et le 29 septembre 1929, avec Maurice Bellonte (1896-1984), rencontré en 1923, il établit un nouveau record de distance sans escale, entre Paris et Tsitsihar (Mandchourie), soit 7 905 kilomètres accomplis en 51 heures et 19 minutes. Puis les deux hommes poursuivent leur périple jusqu’à Hanoï, avant de revenir sur Paris le 21 novembre 1929, ce qui représente un trajet total de 27 275 kilomètres.
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Écrit par
- Bernard MARCK : historien de l'aviation, membre de l'Académie de l'air et de l'espace
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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