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DIJON

Bourgogne-Franche-Comté : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bourgogne-Franche-Comté : carte administrative

Dijon, capitale de la région Bourgogne et chef-lieu de la Côte-d'Or, a été désignée en 2015 comme chef-lieu de la nouvelle grande région Bourgogne-Franche-Comté. La ville se situe à l'une des intersections entre les voies nord-sud unissant la Méditerranée à l'Europe du Nord et les voies sud-est - nord-ouest joignant l'Italie du Nord au Bassin parisien. Elle a donc bénéficié de certains atouts, mais a dû aussi se battre pour drainer vers elle les trafics et assurer sa place entre Paris et Lyon. À l'époque celtique, les deux voies se croisent à l'emplacement de Dijon, alors qu'à l'époque romaine, si la route de Lyon à Trèves y passe, celle qui va vers Lutèce coupe plus au sud. Au iiie siècle, la bourgade s'entoure d'une petite enceinte (le castrum) et, au vie siècle, Grégoire de Tours voit en Divio une ville florissante.

Au xie siècle, le premier duc capétien de Bourgogne la choisit comme capitale, et ses successeurs y font construire une vaste enceinte et un palais. La cité connaît plus tard un siècle brillant avec les grands ducs d'Occident (1363-1477), qui transforment le palais ducal autour duquel s'élèvent des hôtels aristocratiques ; la ville compte alors 13 000 habitants.

Puits de Moïse, Chartreuse de Champmol, Dijon - crédits : J.L. Duthu/ 2004, Inventaire Général

Puits de Moïse, Chartreuse de Champmol, Dijon

Puits de Moïse, C. Sluter (5) - crédits : J.L. Duthu/ 2004, Inventaire Général

Puits de Moïse, C. Sluter (5)

Le retour de la Bourgogne au royaume de France, en 1477, dote Dijon du Parlement et du Gouvernement de Bourgogne. Au xviie siècle, de nombreux couvents et églises sont édifiés et, au siècle suivant, la ville, qui compte alors 23 000 habitants et qui commence à s'aventurer hors les murs (faubourgs, parc de la Colombière), s'embellit (place Royale, palais des États, hôtels des parlementaires).

Avec la Révolution, la ville perd son rôle de capitale de province pour n'être plus qu'un chef-lieu de département. En revanche, en 1833, elle est desservie par le canal de Bourgogne et, en 1851, par la voie ferrée Paris-Lyon, grâce à l'obstination de l'ingénieur Henri Darcy et du maire Victor Dumay. La ville ne compte encore que 28 000 habitants, mais va bientôt devenir le deuxième carrefour ferroviaire de France.

Dijon connaît alors une phase d'industrialisation et d'urbanisation rapide, surtout sous le second Empire. De nouveaux quartiers poussent en dehors de l'enceinte, finalement détruite à la fin du xixe siècle ; facultés, lycée, halles, tramway, grands magasins donnent des airs haussmanniens à la ville, qui atteint 70 000 habitants vers 1900. Les deux guerres ralentissent cette croissance, mais Dijon compte 100 000 habitants en 1945.

Pendant les Trente Glorieuses, bien qu'à l'écart de l'autoroute (une simple bretelle la relie à Paris), la ville connaît une deuxième phase d'industrialisation, favorisée notamment par la création de vastes zones d'activités. Certaines entreprises locales disparaissent (biscuiterie Pernot), mais d'autres sont reprises (les motocycles Terrot par Peugeot) ou se développent (laboratoires pharmaceutiques Fournier), et des entreprises parisiennes (Thomson) et étrangères (Hoover) s'installent.

La vague des constructions déborde alors la ville elle-même pour se porter sur les communes voisines. L'ère des Z.U.P. (zones à urbaniser en priorité), puis des Z.A.C. (zones d'aménagement concerté) arrive : à Dijon même, les Grésilles, la Fontaine d'Ouche, et en banlieue, à Chenôve, Quetigny, Talant. La ville se dote de grands équipements : le centre hospitalier régional, le campus universitaire, les boulevards périphériques et un vaste plan d'eau artificiel (le lac Kir). En 1975, la ville compte 152 000 habitants et l'agglomération 217 000.

La crise de 1974 provoque la fin des grandes implantations d'entreprises et même une désindustrialisation : des établissements ferment (Seita), d'autres se délocalisent (Hoover). En revanche, l'agglomération va retrouver une position[...]

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Bourgogne-Franche-Comté : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Bourgogne-Franche-Comté : carte administrative

Puits de Moïse, Chartreuse de Champmol, Dijon - crédits : J.L. Duthu/ 2004, Inventaire Général

Puits de Moïse, Chartreuse de Champmol, Dijon

Puits de Moïse, C. Sluter (5) - crédits : J.L. Duthu/ 2004, Inventaire Général

Puits de Moïse, C. Sluter (5)

Autres références

  • BOURGOGNE

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    • 2 249 mots
    • 5 médias
    Sur cet axe, Dijon, ville administrative et universitaire, concentre une bonne partie du tertiaire supérieur de la région, mais en est aussi le premier centre industriel. Chalon-sur-Saône, plus industrielle, a bénéficié, vers 1840, de la délocalisation partielle des usines sidérurgiques du Creusot....
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  • CHARTREUSE DE CHAMPMOL, PRÈS DE DIJON, SCULPTURES DE CLAUS SLUTER

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