DINOSAURES
Extinction des dinosaures
À la fin du Crétacé, il y a 65 Ma, disparaissent les dinosaures non aviens. L'extinction de ce groupe, qui avait joué un rôle majeur dans les écosystèmes continentaux durant plus de 150 Ma, a depuis longtemps attiré l'attention des paléontologues et suscité des dizaines d'explications plus ou moins convaincantes. Parmi ces hypothèses, celles qui n'expliquent que la disparition des dinosaures ne sont pas viables puisque cette crise du monde vivant affecte aussi bien des organismes terrestres (dinosaures) que volants (ptérosaures) ou marins (ammonites, bélemnites, une grande partie du plancton, divers groupes de reptiles marins).
L'impact météoritique de la limite Crétacé-Tertiaire
Les premiers éléments concrets de réponse sont venus en 1980, lorsque fut annoncée la découverte, dans un très mince niveau argileux situé à la limite Crétacé-Tertiaire, d'indices de la collision d'un astéroïde avec la Terre, le diamètre de cet astéroïde étant estimé à environ 10 kilomètres. Il s'agissait, tout d'abord, d'un enrichissement considérable en iridium, métal très rare dans la croûte terrestre mais plus abondant dans certaines météorites. S'y ajoutèrent bientôt la présence de grains de quartz présentant dans leur structure cristalline des traces de très hautes pressions ne pouvant résulter que d'un impact météoritique, de globules vitreux de roche fondue par de très hautes températures, et de minéraux magnétiques formés par oxydation lors de la traversée de l'atmosphère par une météorite. La mise en évidence, dans les années 1990, sur la péninsule du Yucatán (Mexique), d'un cratère d'impact d'environ 200 kilomètres de diamètre, appelé cratère de Chicxulub et daté de 65 Ma, est venue compléter l'image de cet événement catastrophique contemporain de la grande extinction survenue à cette période. Dans les sédiments marins, la coïncidence est remarquable : c'est au niveau où on relève des indices d'impact d'un objet extraterrestre que se produisent les extinctions d'espèces.
Il est donc logique de penser que ce cataclysme a été la cause des nombreuses disparitions d'espèces constatées alors.
Le scénario le plus plausible expliquant cette crise du monde vivant décrit une quantité énorme de matières pulvérisées et d'aérosols qui ont rejoint la haute atmosphère, enveloppant rapidement toute la planète d'un épais nuage et empêchant ainsi la lumière solaire de parvenir à sa surface. Dans ces conditions d'obscurité, la photosynthèse a été bloquée, entraînant un dépérissement des plantes (aussi bien marines que terrestres) qui a conduit à l'effondrement des pyramides alimentaires fondées sur les végétaux. Dans les sédiments continentaux, que ce soit dans l'Ouest américain et canadien ou en Nouvelle-Zélande, cette crise profonde de la végétation est bien marquée par un déclin drastique de l'abondance des grains de pollen, suivi ensuite d'un pic des spores de fougères qui indique le début de la reconquête des continents par les plantes (à partir de graines, spores, rhizomes...), lorsque la photosynthèse a repris, une fois la « poussière » retombée. On comprend aisément comment cette dévastation de la végétation a pu être fatale aux dinosaures herbivores, privés de nourriture, et aux dinosaures carnivores, leurs prédateurs. En milieu marin, c'est la disparition du phytoplancton qui a été la cause des extinctions en chaîne affectant les organismes vivant en pleine eau. Ce scénario explique aussi le caractère sélectif de cette crise qui a épargné certains groupes d'êtres vivants. Ainsi, sur les continents, les formes d'eau douce (poissons, amphibiens, tortues, crocodiles) et les petits vertébrés terrestres (mammifères,[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Eric BUFFETAUT : directeur de recherche émérite au CNRS
Classification
Médias
Autres références
-
DÉFINITION DES DINOSAURES
- Écrit par Eric BUFFETAUT
- 156 mots
Dans un rapport sur les reptilesfossiles de Grande-Bretagne, l'anatomiste et paléontologue Richard Owen (1804-1892) propose de rassembler sous le nom de Dinosauria (du grec deinos, « terriblement grand » et sauros, « lézard ») trois genres mis au jour dans le Jurassique et le Crétacé...
-
AFRIQUE (Structure et milieu) - Géologie
- Écrit par Anne FAURE-MURET
- 18 789 mots
- 22 médias
...style des rivières, celles-ci s'étalant dans de grandes plaines d'épandage. Les formations lacustres sont localement bien développées, avec des restes de Dinosauriens. Ceux-ci passent peu à peu à des formes plus petites, plus mobiles en réponse à la nécessité de se déplacer, à cause du caractère progressivement... -
ALBERTOSAURUS
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 309 mots
Genre de grands dinosauresthéropodes carnivores du Crétacé supérieur (environ 80 millions d'années), trouvé à l'état fossile en Amérique du Nord. Les albertosaures constituent un sous-groupe des Tyrannosaures.
Par sa structure et ses mœurs supposées, Albertosaurus ressemblait...
-
ALLOSAURUS
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 302 mots
- 1 média
Grand dinosaure saurischien carnivore (théropode) ayant vécu au Jurassique supérieur, il y a environ 150 millions d'années. Il est particulièrement bien connu par des fossiles découverts dans l'Ouest des États-Unis, notamment dans les États de l'Utah et du Colorado.
Allosaurus...
-
ALVAREZ LUIS WALTER (1911-1988)
- Écrit par Alain GRIMAUD
- 420 mots
- 1 média
Physicien américain né le 13 juin 1911 à San Francisco, Luis Walter Alvarez commence ses travaux comme assistant, puis il devient professeur à l'université de Californie (Berkeley), où il découvre en 1938 le phénomène de capture électronique de certains noyaux radioactifs. Avec Felix...
- Afficher les 59 références