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LIPATTI DINU (1917-1950)

Le dernier récital

En 1946, Dinu Lipatti signe avec la firme Columbia un contrat d'exclusivité et lui confiera, entre 1947 et 1950, l'essentiel d'un legs discographique hélas très réduit. Avec Jean-Sébastien Bach, Chopin, Grieg, Liszt, Mozart, Ravel, Domenico Scarlatti, Schubert et Schumann se construit en quelques touches le portrait d'un musicien d'exception à qui le temps aura été trop mesuré pour qu'il puisse s'exprimer dans un répertoire aux dimensions de son génie. Quand il meurt, le 2 décembre 1950 à Genève, il nous laisse un petit nombre de partitions où dominent l'ombre de Bach et l'esprit d'Enesco : Satrarii (« Les Tziganes »), poème symphonique en trois tableaux, un Concertino « en style classique » pour piano et orchestre de chambre, dédié à Florica Musicescu, des Danses roumaines pour orchestre, une Symphonie concertante pour deux pianos et orchestre à cordes, dédiée à Charles Münch (qui en dirige la création, avec le compositeur et Clara Haskil aux pianos), une Sonatine pour la main gauche, composée en 1941 pour les soixantième et cinquantième anniversaires d’Enesco et de Jora, respectivement.

Liszt, Années de pèlerinage, Sonnet 104 de Pétrarque - crédits : CEFIDOM / Encyclopædia Universalis France

Liszt, Années de pèlerinage, Sonnet 104 de Pétrarque

Mozart, Concerto pour piano n<sup>o</sup> 21 - crédits : CEFIDOM / Encyclopædia Universalis France

Mozart, Concerto pour piano no 21

Le 16 septembre 1950, dans la salle du Parlement de Besançon, Dinu Lipatti, qui ne tient debout que par miracle, monte pour la dernière fois sur une scène. Au programme – tel qu'il a été enregistré pour l'éternité –, des œuvres qu'il a déjà marquées à jamais de cette limpide évidence qui n'appartient qu'à lui : la Première Partita, BWV 825, de Bach, la Huitième Sonate, K 310, de Mozart, deux Impromptus de Schubert (D 899-2 et 3) et les quatorze Valses de Chopin. À bout de forces, il renonce à jouer la Valse no 2, en la bémol majeur, opus 34-1, qui devait achever le récital. Après une interruption, il revient à son piano et, devant les micros que la pudeur et le respect de tous avaient fait fermer, entonne pour la dernière fois le suprême message de Jean-Sébastien Bach, Jesu bleibet meine Freude.

— Pierre BRETON

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Liszt, Années de pèlerinage, Sonnet 104 de Pétrarque - crédits : CEFIDOM / Encyclopædia Universalis France

Liszt, Années de pèlerinage, Sonnet 104 de Pétrarque

Mozart, Concerto pour piano n<sup>o</sup> 21 - crédits : CEFIDOM / Encyclopædia Universalis France

Mozart, Concerto pour piano no 21

Autres références

  • HASKIL CLARA (1895-1960)

    • Écrit par et
    • 1 593 mots
    • 4 médias
    ...du xxe siècle. Elle a néanmoins créé le Concerto pour deux pianos et orchestre de Claude Arrieu (1938, avec Émile Passani) et, la même année, la Symphonie concertante pour deux pianos et cordes de Dinu Lipatti, l'auteur tenant la partie du second piano. Ce dernier lui dédie son Nocturne...