DIODORE DE SICILE (90 av. J.-C.?-? 20 av. J.-C.)
Historien grec né à Agyrium en Sicile. Les relations entre Rome et la Sicile lui permettent d'apprendre la langue latine. Diodore vit longtemps à Rome, qui est alors le véritable centre de la pensée hellénique et la seule ville à offrir aux écrivains, avec ses bibliothèques publiques et ses écoles de philosophie et de rhétorique, les moyens de travail qu'ils trouvaient jadis dans les capitales des royaumes grecs. Diodore consacre sa vie à la composition d'une histoire universelle en quarante livres, qui va des temps mythologiques à Jules César, et intitulée Bibliothèque historique.
Pour acquérir sur les lieux une connaissance plus complète que celle des historiens précédents, il voyage beaucoup en Europe et en Asie. Ainsi il mêlera ses propres observations aux matériaux recueillis dans les livres qu'il compulse. Malgré des erreurs et des contradictions, son œuvre est une mine de renseignements sur les sciences physiques et naturelles, sur l'archéologie, la géographie et l'ethnographie, non seulement en ce qui concerne la Sicile et la Grèce, mais aussi la Gaule, l'Ibérie, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Arabie et l'Inde. Les livres se présentent sous la forme d'annales : les événements sont racontés les uns à la suite des autres, année par année. Il nous reste deux groupes de livres : les livres I à V consacrés à l'histoire des peuples anciens de l'Orient (Égyptiens, Chaldéens...) et les livres XI à XX relatifs à la période qui va de ~ 480 à ~ 302, particulièrement intéressants en ce qui concerne l'histoire de la Rome ancienne.
Le style de Diodore est toujours clair, mais inégal. Sa langue tient le milieu entre la langue attique et le grec vulgaire parlé de son temps.
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Écrit par
- Dominique RICHARD : professeur de lettres classiques
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