DIPTÈRES
Écologie et éthologie
Le mode de vie des adultes et des larves des Diptères est souvent très différent. Cette dualité a permis à ces insectes de peupler tous les milieux car le comportement de la femelle établit généralement la liaison entre les deux modes de vie. C'est ainsi que les adultes des Syrphidés aiment à butiner sur les fleurs mais ils sont aussi attirés par le miellat des pucerons parmi lesquels ils déposent leurs œufs, ce qui permet à leurs larves, prédatrices de ces mêmes pucerons, de se nourrir dès leur éclosion.
Modes de vie des adultes
Les quelque 100 000 espèces de Diptères actuellement décrites ont les comportements les plus divers. Certaines fréquentent seulement les fleurs et les plantes, d'autres sont carnassières et chassent de petits insectes, d'autres espèces enfin recherchent la compagnie de l'homme ou des animaux domestiques qu'elles importunent directement en les piquant pour prélever leur sang ou indirectement en contaminant leur nourriture ou en vivant dans leurs déchets.
Les espèces floricoles
Beaucoup de Diptères adultes recherchent les plantes et butinent les fleurs sans leur causer de préjudices, la plupart des dégâts dus aux Diptères étant provoqués par les larves. Parmi les mouches floricoles, il faut citer les Syrphidés, aux couleurs chatoyantes, les Bombylidés à trompe allongée qui butinent les Labiées, les Composées, les Ombellifères (comme les abeilles solitaires dont elles sont parasites à l'état larvaire) ; les Bibionidés (Bibio marci) noirs et bruns qui éclosent en masse aux premiers beaux jours. Il faut enfin rappeler que les mâles des moustiques et des taons ne se nourrissent pas de sang comme les femelles, mais sont floricoles.
Les mouches prédatrices et parasites d'insectes
Certaines mouches n'attaquent jamais les mammifères, mais chassent activement les insectes qu'elles capturent pour les mastiquer avec leurs labelles comme les Dolichopodidés, ou les transpercer de leur trompe vulnérante et absorber tout le contenu de leur corps comme les Asilidés. Ces derniers sont de grands Diptères au vol bruyant qui laissent parfois pendre leurs pattes postérieures de façon caractéristique. Ils sont capables d'attaquer des insectes plus gros qu'eux et de percer la chitine des Coléoptères les plus fortement sclérifiés.
Les Empididés s'attaquent à des insectes plus petits qu'eux. Leur accouplement s'accompagne des offrandes nuptiales évoquées plus haut : la proie apportée par le mâle peut être dévorée par les individus des deux sexes avant la copulation ou par la femelle seule pendant l'accouplement, et dans certains cas le don nuptial n'est plus qu'un rite.
De rares mouches vivent à l'état adulte en parasites. Ce sont les deux ou trois espèces du genre Braula ; B. caeca, mouche aptère et régressée, vit accrochée aux abeilles domestiques, qui la véhiculent.
Les espèces liées à l'homme et aux animaux domestiques
Il faut distinguer les mouches qui vivent au voisinage de l'homme mais ne s'attaquent jamais directement à lui et les mouches hématophages qui sucent le sang de l'homme ou des animaux domestiques. Parmi cette dernière catégorie on distingue encore les espèces qui ne restent en contact avec les Vertébrés qu'au moment de la piqûre (ex. moustique) et celles qui vivent en ectoparasites constants dans le pelage ou le plumage de leurs hôtes.
Les mouches domestiques
La plus connue est Musca domestica, la petite mouche domestique qui ne pique jamais l'homme mais l'importune et souille ses aliments. Parmi les grosses mouches à viande, on peut distinguer au premier coup d'œil trois espèces principales : la mouche bleue (Calliphora erythrocephala), la mouche verte (Lucilia sericata), la mouche noire (Sarcophaga). Mais bien d'autres espèces peuvent vivre au voisinage de l'homme : les [...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Robert GAUMONT : docteur d'État ès sciences
Classification
Médias
Autres références
-
DROSOPHILE
- Écrit par Martine MAÏBECHE
- 591 mots
- 2 médias
-
ÉVOLUTION
- Écrit par Armand de RICQLÈS et Stéphane SCHMITT
- 15 123 mots
- 10 médias
...un autre complexe, appelé antennapedia. On comprendra plus tard que cette disposition est en fait une particularité relativement récente et propre aux diptères : les deux complexes résultent de la cassure d'un seul grand complexe génique ancestral qu'on appellera Hox. L'étude de la place relative des... -
HENNIG WILLI (1913-1976)
- Écrit par Pascal TASSY
- 1 086 mots
- 2 médias
...Pour nombre d’entomologistes, s’il faut retenir une œuvre dans toute la carrière de Hennig, c’est la monographie en trois volumes sur les larves des diptères publiée de 1948 à 1952. Les évolutions indépendantes des larves et des individus adultes sont une inépuisable source d’enseignement à la fois... -
INSECTES
- Écrit par René LAFONT et Jean-Yves TOULLEC
- 12 885 mots
- 36 médias
...les ailes antérieures ont eu tendance à se durcir et à servir de protection aux ailes postérieures, qui demeuraient membraneuses. Enfin, au dernier stade de l'évolution, on trouve les Diptères, qui ne possèdent qu'une seule paire d'ailes, leurs ailes postérieures étant transformées en balanciers. - Afficher les 11 références