DISTOMATOSES
Distomatoses intestinales et pulmonaires
D'autres douves enfin peuvent envahir les intestins et les poumons.
– Fasciolopsis buski, agent de la distomatose intestinale, est très répandue aux Indes, en Chine et en Malaisie. Parasite du porc, c'est une douve de très grande taille, pouvant atteindre 7 cm de long sur 1,5 cm de large et ses œufs ressemblent beaucoup à ceux de Fasciola hepatica. Après passage chez un mollusque, un planorbe, seul hôte intermédiaire, les cercaires s'enkystent sur des châtaignes d'eau dont certaines populations font une grande consommation.
En cas de contamination intense et après une période d'asthénie, s'installe une diarrhée tenace, accompagnée de douleurs abdominales, de ballonnement et d'anémie. Ici encore, des œdèmes vont apparaître et s'étendre, tandis que l'anémie s'aggrave.
– Heterophyes heterophyes, le plus petit des distomes humains (1 à 2 mm sur 0,5 mm), s'observe chez l'homme, le chien et le chat en Afrique du Nord, dans le Proche-Orient et en Asie orientale. Son cycle se déroule d'abord chez un mollusque, puis chez divers poissons (mulets). Seule particularité clinique, mais d'importance, les œufs, de très petite taille, peuvent gagner par voie sanguine d'autres organes, le cœur tout particulièrement et y occasionner de graves lésions.
– Divers Paragonimus, douves du poumon, ressemblent un peu à des grains de café brun-rougeâtre. Assez répandue en Extrême-Orient et en Afrique équatoriale, la distomatose pulmonaire se contracte en consommant, crus ou mal cuits, divers crabes d'eau douce ou des écrevises, qui sont le deuxième hôte intermédiaire du cycle, le premier étant toujours un mollusque, ici un Melania. Les métacercaires ingérés cheminent à travers les tissus jusqu'aux poumons et s'installent dans les petites bronches où le ver pourra vivre plusieurs années. La maladie débute avec l'arrivée des parasites dans les poumons : elle est caractérisée par une toux accompagnée de crachats sanguinolents. Cette toux devient rapidement chronique, entrecoupée de périodes d'hémoptysie qui font la gravité de la maladie. La découverte d'œufs dans l'expectoration, parfois dans les selles si les crachats sont déglutis, permet de faire le diagnostic. Ici encore le médicament radical permet une guérison rapide des infestations récentes.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Robert DURIEZ : professeur agrégé du Val-de-Grâce, médecin général inspecteur, directeur général du service de santé de la première région militaire
Classification
Média